Catherine (Michèle Laroque) et Yann (Stéphane De Groodt) sont en couple et amoureux depuis de nombreuses années. Mais depuis que Yann a quitté son boulot, il s’est pris de passion pour les bonsaïs. Une passion dévorante qui prend beaucoup de place aux yeux de Catherine, qui se sent quelque peu délaissée. La situation ne va pas s’arranger lorsque leur fille Anna, et son copain Thomas, viennent s’installer chez eux suite à une galère d’appartement. La cohabitation s’avère plus que difficile pour les deux couples que tout oppose…
Michèle Laroque (Brillantissime, Premier de la classe, Joyeuse retraite) incarne ici Catherine, qui avec Yann (Stéphane De Groodt) jouent les jeunes retraités, à l’aise financièrement et jouissant d’une bonne santé, du moins physique…
Yann a une obsession : ses bonsaïs.
Arrive très tôt dans l’histoire leur fille et son copain, de jeunes adultes, qui ont besoin d’un hébergement immédiat. Ils deviennent donc des Tanguy. Mais, contrairement au film de 2001 où on assistait à un sabotage en règle du confort du fils, ici l’amour est présent tout au long de l’œuvre, malgré la présence parfois irritante du jeune couple.
« Ce qui me plaît, c’est de raconter l’humain », déclare Michèle Laroque en entrevue, et ça correspond parfaitement au film qu’elle a réalisé. Les personnages ont leurs travers, mais chacun est attachant, charmant et vrai.
Cette comédie, que l’on pourrait qualifier de légère ou d’été, transpire d’amour; les parents voudraient se retrouver seuls, mais pas au point de rendre malheureux les jeunes qu’ils essaient d’aider malgré tout.
Elle parle aussi d’ambiance solaire. Le film est constamment lumineux, avec de beaux décors clairs, sans musique angoissante. Catherine chante une chanson à son mari qui dit : « Tu me manques et pourtant tu es là » faisant référence à sa passion pour les bonsaïs. Mais jamais, dans le scénario, on ne laisse planer une éventuelle séparation ou un divorce. L’amour est là, même dans les difficultés.
La réalisatrice-actrice affirme : « Mais c’est ça l’amour! Aimer quelqu’un ce n’est pas dire oui à tout… Évidemment que c’est agréable et bon de se dire des choses douces, mais de temps en temps, quand c’est nécessaire, il faut savoir aussi mettre les points sur les i. »
Michèle Laroque est au sommet de son art et de sa forme. On l’a vue plus jeune dans ses précédents films et à la télé, mais on constate qu’elle vieillit en beauté et en intelligence. Stéphane De Groodt (L’amour c’est mieux que la vie, Tout nous sourit, Astérix et Obélix, etc.) incarne un être tourmenté par la retraite. Il dirigeait des employés, il parle à ses bonsaïs… Lui, il est davantage lunaire!
La diversité et l’originalité des personnages constituent le véritable intérêt du film. De la mère assez exubérante au père qui vit sur la planète bonsaï, à la fille meneuse et au beau-fils loser, on a un plaisir à visionner les nombreuses situations cocasses. De plus, le psy du père (François Berléand) — que Yann pense voir pour aider sa femme — et l’autre enfant du couple (qui est la fille de Michèle Laroque) complètent bien cette amusante distribution.
De ce film, on peut dire en fait qu’il n’apporte pas un nouveau genre ni une originalité particulière, mais qu’il traite fort habilement d’une situation familiale connue dans Tanguy d’une façon personnelle. La lumière et l’amour habillent ce long-métrage que l’on regarde avec plaisir.
À voir pour la beauté des personnages et pour l’amour de la famille. Et aussi pour les adeptes du « chacun chez soi ». 😉
Note : 8/10
Bande-annonce
Titre original : Chacun chez soi
Durée : 84 minutes
Année : 2019
Pays : France
Réalisateur : Michèle Laroque
Scénario : Julien Colombani
© 2023 Le petit septième