La dosis — Dénoncer ou non

« La famille veut attendre, mais je ne sais pas pourquoi. Ils savent qu’il n’a aucune chance, mais ils le laissent comme ça. »

La dosis - afficheMarcos (Carlos Portaluppi) est un infirmier expérimenté. Il travaille le quart de nuit d’une clinique privée provinciale. Il est appliqué et professionnel, mais il porte un secret : dans certains cas extrêmes, il pratique l’euthanasie. Gabriel (Ignacio Rogers), un nouvel infirmier, secoue le secteur : il est jeune, intelligent et beau. Il séduit tout le monde. Il déchiffre bientôt le secret de Marcos et prend progressivement le contrôle de sa vie. Marcos cesse sa sinistre activité jusqu’à ce qu’il découvre que Gabriel tue aussi, mais par plaisir. Cette révélation le forcera à affronter Gabriel. Marcos sait que ce n’est qu’en révélant à tous son occupation extracurriculaire qu’il pourra l’arrêter.

Avec La dosis, Martin Kraut offre un thriller sauvage situé dans l’univers des cliniques de soins d’urgence. Bienvenue dans le cinéma inquiétant, version argentine. Oui, on est loin de Grey’s Anatomy ou de House.

Par pitié ou par plaisir?

Ne vous y méprenez pas, La dosis est un thriller. Dans son œuvre, Kraut oppose deux personnages qui font la même chose, pour des raisons différentes. Marcos tue des patients en phase terminale pour mettre fin à leur souffrance infinie. Gabriel, lui, assassine des patients en phase presque terminale, par pur plaisir. En fin de compte, l’un comme l’autre est un meurtrier aux yeux de la loi. 

La dosis - Par pitié ou par plaisir
Marcos (Carlos Portaluppi) et Gabriel (Ignacio Rogers)

La première partie du film met le spectateur dans le doute, alors que la seconde montre le combat entre les deux hommes. Une bataille beaucoup plus psychologique que physique. Que doit faire Marcos? Devrait-il simplement dénoncer Gabriel ou devrait-il plutôt le forcer à arrêter d’une autre manière qui ne risquerait pas de le mettre, lui, en cause? Bien entendu, un film sur l’euthanasie n’a pas le même impact au Québec — où elle est légale — qu’en Argentine. Mais le réalisateur remet en question, à travers ce film sombre, les valeurs associées à cette pratique. 

Intime et sombre

De par son côté intime et obscur, La dosis n’est pas sans rappeler les débuts d’Almodovar. Je pense à un film comme Carne tremula, ou même à Hable con ella (Parle avec elle). Il y a tout de même une grande différence entre les œuvres d’Almodovar et celle qui nous intéresse ici : la pénombre. Alors que les films du réalisateur espagnol sont très lumineux, celui du réalisateur argentin se déroule presque entièrement dans la pénombre. Cette noirceur constante met le spectateur dans un état d’alerte. Tout comme Marcos, il cherche à bien voir ce qui se trame sous ses yeux. Il soigne ou il tue?

La dosis - intime et sombre
Les deux homme avec leur collègue Noelia

Cela dit, il aurait été bien de donner plus de profondeur au personnage de Gabriel et à celui de Noelia, leur collègue qui se retrouve soudainement coincée entre les deux hommes. En leur octroyant un peu plus de personnalité, le réalisateur (et scénariste) aurait augmenté la force du dénouement.

Mais encore…

Le cinéma sud-américain n’est pas très connu chez nous. Il faut dire que nous n’avons pas souvent la chance de voir des films en provenance du continent hispanophone. 

La dosis - Mais encore

Je vous invite donc à profiter du fait qu’il sera disponible en location en ligne et à stresser en regardant La dosis. Si vous aimez les thrillers psychologiques, vous ne serez pas déçu!

Note : 7,5/10

Bande-annonce

Fiche technique : 

Titre original : La dosis
Durée : 93 minutes
Année : 2020
Pays : Argentine
Réalisateur : Martin Kraut
Scénario : Martin Kraout

La dosis sera disponible sur Apple TV dès le 11 juin 2021.

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