Les premiers états généraux des arts médiatiques en Gaspésie — Questionnement

États généraux des arts médiatiques en Gaspésie 1Le Festival de cinéma Les Percéides et la Grande rencontre des arts médiatiques en Gaspésie proposaient la tenue historique des premiers États généraux des arts médiatiques en Gaspésie qui se déroulait les samedi 15 et dimanche 16 mai dernier, en ligne.

On nous annonçait une « rencontre exceptionnelle constituant une invitation aux acteurs de terrain de l’action culturelle, à débattre et échanger à partir d’un état des lieux des arts médiatiques et numériques afin de définir ensemble une véritable charte de l’action culturelle médiatique en région. »

Questionnement

Au risque de me faire lancer des pierres par tous les chercheurs en sciences humaines et organisateurs de colloques ou de conférences, je me questionne sur la pertinence de ce genre d’événements. Certes, l’intérêt peut être présent pour des chercheurs dans un domaine précis. Mais ensuite?

Par moment, ça ressemble beaucoup à du monde qui vient se donner une belle tape dans le dos en présentant sa belle réussite. Ok. Et? Peut-être que j’ai juste été malchanceux dans les conférences que j’ai regardées, mais je ne vois pas trop ce que ça apportera pour les autres artistes. Je ne vois pas vraiment, non plus, en quoi cela permettra de créer des lignes directrices pour l’action culturelle en région. 

En tant que créateur, je n’ai pas entendu beaucoup de choses qui m’aideraient à améliorer ma situation face aux « nouveaux défis » du numérique. D’ailleurs, il serait temps de réaliser que si en 2020-2021 tu découvres que le numérique est important pour tout artiste en art visuel, tu es en retard de plusieurs années. Mais dois-je vraiment m’étonner de ce constat (qu’il y a des artistes qui n’avaient pas vu venir l’importance du numérique) quand on regarde à quel point toutes les entreprises (ok, pas toutes) québécoises sont tombées sur le cul avec la pandémie, parce qu’ils venaient de réaliser qu’il existait une chose qu’on appelle le web et qu’il y avait une autre chose appelée « télé-travail ». 

Notre milieu artistique est pauvre. Je ne parle pas d’un point de vue créatif. Je parle d’un point vue financier. Mais si le problème est simplement financier, alors un événement comme les États généraux des arts médiatiques en Gaspésie est-il pertinent? Si le problème n’est pas situé dans les connaissances des besoins, mais dans la possibilité de les obtenir, à quoi bon se donner des tapes dans le dos à tour de rôle?

De façon plus spécifique

Dans le cas qui nous intéresse, on nous parlait bien de la possibilité d’échanger et de débattre, non? Mais où sont ces 2 options lorsque les conférences sont simplement diffusées en direct, et non en format webinaire ou visioconférence? On écoute et on regarde. C’est bien. Mais comment fait-on pour échanger et débattre?

J’irais un peu plus loin en me demandant comment on peut parler « d’états généraux » quand le programme propose 17 conférences. Le général est-il si mince en région?

Allez-y, j’attends les pierres. En attendant, quelqu’un devrait écrire un mémoire à la suite de ces États généraux. Espérons qu’il sera plus pertinent que ce à quoi j’ai assisté. Je dis bien pertinent, car ne vous méprenez pas, il y avait des éléments intéressants dans toutes ces présentations. Sinon, le mémoire ira en rejoindre un tas d’autres afin de bien garnir les tablettes d’une bibliothèque, une archive ou un bureau de sous-ministre.

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