Shell and Joint – Capsules

« Qu’est-ce qui constitue alors la romance ou l’érotisme pour une crevette têtard? »

SHELL AND JOINT - AfficheNitobe (Keisuke Horibe) et Sakamoto (Mariko Tsutsui) sont des amis d’enfance qui travaillent à la réception d’un hôtel capsule, à Tokyo. Nitobe aime les arthropodes et la philosophie, tandis que Sakamoto tente régulièrement de se suicider. Une variété de clients viennent à l’hôtel capsule. Une mère finlandaise qui a perdu son enfant, une femme fugitive un étudiant qui étudie les puces d’eau… Mais leurs vies ne se croisent jamais. Ils sont comme des hôtels capsules, alignés à la mode, dans un temps qui coule indifféremment.

Avec Shell and Joint, Isamu Hirabayashi présente les bribes de la vie de diverses personnes en jouant autour des caractéristiques des arthropodes, sur les thèmes de la vie, de la mort et du sexe.

Le caractère étrange

SHELL AND JOINT - Le Japon ce grand mystérieuxQuestion d’être bien déstabilisant, Shell and Joint commence par un long plan du ciel avec de la musique agressante, typique d’un générique d’ouverture. Sauf qu’ici, il n’y a pas de générique. Juste le ciel, les étoiles et la musique. Puis, une étrange discussion sur les arthropodes et le suicide. Et une histoire de pipi. Une jeune femme qui coure dans un champ pour s’arrêter, faire un pipi bruyant et reprendre sa route… Le ton est lancé.

Le réalisateur insère aussi une scène des plus magnifiques visuellement, et des plus étranges, dans laquelle 3 femmes vêtues d’une robe rouge, et avec la peau peinte en blanc, font une sorte de chorégraphie lors de laquelle elles finissent en laissant tomber une grande quantité de petites balles bleues dans des escaliers. Puis elles se sauvent… 

Le Japon, ce grand mystérieux

Shell and Joint - Humour particulier
La fameuse capsule

Chaque fois que je regarde un film japonais, je reste sidéré par les différences entre nos cultures. Même si j’ai des amis à l’autre bout du globe, le cinéma du pays du soleil levant réussit toujours à me surprendre. 

Par exemple, vous connaissez le concept des Capsule hotels? Ce sont simplement des hôtels dans lesquelles on peut louer une chambre de la grosseur d’une capsule. Fondamentalement, il s’agit d’un lit encapsulé dans le mur. Et c’est là le point de rencontre des personnages dans Shell and Joint

Mais la culture japonaise est aussi présente à un autre niveau. Évidemment, le suicide est un thème qui devrait aller de soi dans un pays qui possède un des plus hauts, sinon le plus haut taux de suicide par année. Pourtant, ça ne semble pas une un thème souvent présenté. Ici, il est présenté de façon humoristique, via le personnage de cette étrange réceptionniste. 

Un film à l’humour particulier

Shell and joint - Humour particulier 2Le premier (et peut-être dernier – c’est ce qu’il déclare lui-même) film de Isamu Hirabayashi est pour le moins déstabilisant, voir étrange. Mais il est aussi très drôle. Néanmoins, une connaissance de la culture japonaise est nécessaire pour apprécier ce film à l’humour particulier, qui autrement peut sembler long. Par exemple, les conversations qui ont lieu dans le sauna des hôtels capsules  présentent le côté le plus étrange de la culture érotico-sexuelle du Japon. 

Ah oui… Il y a aussi le laboratoire où 4 scientifiques étudient les insectes vivants dans l’eau. Un de ces « insectes » est le têtard de crevette. Et il semble que les femelles n’engendrent que des femelles dans ce monde étrange… Une belle excuse pour permettre à deux femmes de frapper sur la stupidité des hommes. Cette scène est très amusante. 

Et je dois mentionner une autre scène qui utilise le langage des… insectes. Oui, oui. Un homme courtise une femme en faisant de drôles de sons et il la séduit. S’ensuit une baise intense au milieux de nulle part…

Mais encore…

Shell and Joint - Mais encoreVous n’êtes pas encore convaincu du côté complètement décalé de ce film? Vous voudrez alors voir les scènes de marionnettes dans lesquelles une coquerelle, une mouche et une mite s’obstinent sur le sens des mots. Et, comme le hasard fait souvent bien les choses, la coquerelle joue sur l’utilisation de certains mots pour crier à la discrimination… On aurait pu croire que ce film avait été programmé pour arriver en même temps que le scandale de l’Université d’Ottawa.

Quoiqu’il en soit, Shell and Joint est un film satirique sur la société japonaise. Un film complètement décalé, monté sous forme de petites capsules, qui saura séduire les amateurs du cinéma japonais. 

Note : 7.5/10

Bande-annonce

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