The Curse of Audrey Earnshaw – Un film d’horreur folklorique à moitié convaincant

« God is always with us, he’s faithful to generation to generation »

Curse-Of-Audrey-Earnshaw - AfficheDans cette œuvre, nous explorons la relation de plus en plus tendue entre Agatha (Catherine Walker) et sa fille Audrey (Jessica Reynolds), qui a été gardée secrète toute sa vie. Suspectée de mener des actes de sorcellerie, sa présence crée une hystérie générale au sein du petit village protestant isolé du reste du monde. Alors que les fermes de la ville deviennent stériles, Agatha continue toujours de prospérer.

Même pas peur !

Les fervents chrétiens irlandais de ce petit village apprennent, un peu contre leur gré, qu’il n’est pas prudent de persécuter les sorcières. The Curse of Audrey Earnshaw est le deuxième opus du jeune scénariste-réalisateur canadien Thomas Robert Lee. Aspirant à l’horreur folklorique artistique de The VVitch de Robert Eggers avec un clin d’œil à The Village de M. Night Shyamalan, il place son hameau condamné du XIXe siècle dans l’ombre de l’Amérique des années 1970: l’action se déroule dans un village colonisé en 1873 qui est resté isolé au fil des décennies et dans lequel, cent ans plus tard, les résidents continuent de s’habiller et de parler comme leurs arrière-grands-parents. Ce choix étrange a cependant peu d’impact sur l’ensemble du film et, bien qu’il soit très réussi visuellement, The Curse of Audrey Earnshaw ne génère pas vraiment un sentiment de terreur ou d’angoisse chez le spectateur.

Le personnage principal, interprété par Jessica Reynolds, est la fille d’une femme célibataire qui a gardé, jusque là, l’existence de sa progéniture secrète. Agatha Earnshaw (Catherine Walker) vit à la périphérie du village, qui souffre depuis dix-sept ans. Un événement mystérieux a rendu les champs stériles et les gens sont désormais désespérément pauvres. Inexplicablement, les acres d’Agatha n’ont pas été affectées par cette catastrophe. Sa prospérité continue, inspirant à la fois l’amertume et les rumeurs selon lesquelles elle est hérétique. 

TBOAE - Même pas peur

Au début du film, un père affligé par le chagrin (Colm, interprété par Jared Abrahamson) enterre son fils. C’est alors que la charrette chargée de nourriture d’Agatha roule proche du cimetière où a lieu les funérailles. Celle-ci refuse de partager ses vivres avec ses voisins. Survient alors une violente confrontation entre l’un des villageois et Agatha. Audrey, cachée dans une caisse, est témoin de la scène. Elle décide de se venger, pas seulement de Colm, mais de toute la ville également.

Il n’y a pas que la beauté qui compte

Nous surfons actuellement sur une vague de films très charismatiques et très atmosphériques visuellement, dans lesquels, cependant, la profondeur scénaristique ne se démarque pas. The Curse of Audrey Earnshaw en fait partie. Difficile de s’attacher aux personnages ou d’éprouver de l’empathie face à cette malédiction qui semble frapper les habitants de plein fouet. De plus, difficile de faire preuve de bienveillance envers Audrey qui inflige des punitions plutôt sévères ne semblant pas correspondre au crime commis par les villageois.

Au cours des dernières années, la sorcellerie a été explorée d’innombrables fois et savourée à toutes les sauces. De Suspiria de Dario Argento en passant par Rosemary’s Baby de Roman Polanski ou encore Midsommar d’Ari Aster, ces films nous égarent tranquillement vers l’anxiété avec une pointe de peur et d’hystérie pour notre plus grand désespoir. Après une telle expérience, difficile d’être moins exigeant.

The curse of Audrey Earnshaw - la beauté qui compte

Ainsi, malgré une bonne qualité filmique, le rythme de The Curse of Audrey Earnshaw reste irrégulier et les intentions sont contradictoires et déroutantes. Il va de soi qu’aucun film ne doit suivre une formule prédéfinie pour un genre en particulier afin d’éviter de compromettre la liberté créative et de renflouer les plateformes de contenu diversifié. Mais The Curse of Audrey Earnshaw n’apporte rien de nouveau ou de frais au genre. Ce qui n’en fait pas un mauvais film, mais le rend malheureusement oubliable.

Note : 6,5 /10

Bande-annonce

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