« Êtes-vous libre? Non je suis marié… »
Après 5 ans de mariage, Ben est toujours aussi éperdument amoureux. Jusqu’au jour où il découvre en public que sa femme le trompe : humilié et plaqué dans la foulée! Abattu et lâché par ses proches, Ben peine à remonter la pente jusqu’à ce qu’il croise le chemin de Patrick, un ancien ami lui aussi divorcé qui lui propose d’emménager chez lui. Patrick, au contraire de Ben, entend bien profiter de son célibat retrouvé et de tous les plaisirs auxquels il avait renoncé durant son mariage. Bientôt rejoints par d’autres divorcés, les fêtards quarantenaires ébauchent les premières règles du « Divorce Club »…
Divorce Club, de Michael Youn, se présente comme une grande réflexion sur le mariage, le divorce et la liberté.
Ben (Arnaud Ducret) tombe de haut: du bonheur d’avoir une belle épouse au malheur du mari trompé (le mot cocu n’est plus employé…). Divorce Club choisit de mettre en évidence l’abîme créé par la chute plutôt que la faute de l’épouse infidèle.
On sent que Michael Youn a tenté de faire un film du genre docu-fiction où il porte un regard sur la situation des couples qui nous entourent, comme lors de cette allégorie en plein Ikea où Patrick démontre à Ben l’état des couples occidentaux ou la caricature de la séparation comme un retentissant ÉCHEC PERSONNEL présentée dans un groupe de discussion! La caricature se prolonge dans les scènes où tous les amis de Ben le fuient comme la peste parce qu’il présente dorénavant une menace à leur propre couple.
Youn dit en entrevue : « Divorce Club n’est pas un film sociétal, j’assume complètement sa nature de pure comédie « pop corn » ou « feel good »…
À mon avis, le réalisateur a malheureusement raison et son film tourne assez rapidement vers une comédie légère et sans trop de profondeur. Divorce Club devient Week-end chez Bernie. La mise en scène intègre pourtant des éléments intéressants comme l’endroit où la femme de Ben travaille qui s’appelle Abricot (comme Apple), comme la musique « toi qui s’en va… » entendue lorsqu’il signe les papiers du divorce ou comme le nom de la boîte qu’il cède à la femme de Patrick qui s’appelle « Oh my Gode », un sex-shop bien sûr.
À la fin, justement, on assiste à un combat violent que j’ai trouvé inutile hormis qu’il sert la coutume américaine qui veut que le héros doit saigner pour reconquérir la belle.
Le film est sympathique avec Arnaud Ducret comme acteur principal qui possède un sourire charmant qui rappelle Mario Pelchat. Avec une action soutenue dans le manoir de Patrick, des belles filles sexys, de la musique constante et la présence du groupe Kool and the Gang que l’on aperçoit trop furtivement, le film est certainement voué à un certain succès en salle et ailleurs mais, d’un sujet très intéressant et important, on en a fait un produit léger et qui s’apparente plus au théâtre d’été qu’à l’œuvre promise.
Aussi, un élément important est la présence du réalisateur lui-même dans un rôle qui apporte une touche complémentaire au scénario; ami proche de Ben, il arrive avec l’urne des cendres de sa femme pour montrer qu’il est libre et qu’il peut donc participer à la presque orgie du Divorce Club. D’où mon titre ci-haut : Êtes-vous libre? Non je suis marié…
Un dilemme vieux comme le monde: pouvoir s’amuser comme un célibataire ou conserver la sécurité maritale?
Donc, finalement, une comédie légère qui va fonctionner avec un titre anglophone vendeur et des comédiens caricaturés dans des rôles drôles et parfois touchants. À noter Caroline Anglade qui est attachante et très belle. Mention aussi au lémurien qui fait partie des meubles du manoir et à l’auto-sport de collection de Patrick qu’il ne verra plus jamais de la même manière…
À voir comme film d’été, drôle mais d’où on ne ressort pas nécessairement satisfait d’avoir vécu un grand moment.
7.5/10
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