« – Ah merde, est fêlée. »
– C’est toi qui es fêlée! »
Durant un voyage au Mexique, Karine et Estelle, dont leur sœur adorée vient de mourir, sont témoins des préparatifs de la Fête des morts dans un village où cet événement est célébré avec de réjouissantes activités. La beauté de la fête les inspire. Et la délicatesse et l’humour de leurs hôtes, devenus guides spirituels pour l’occasion, leur permettront d’observer la mort de leur sœur avec plus de légèreté.
Avec Apapacho, Marquise Lepage passe à côté d’une belle occasion de nous faire découvrir une culture et une tradition mexicaine. On se retrouve avec un film romantique sans profondeur et sans intérêt. Voyons voir…
Si vous n’aimez pas avoir à réfléchir du tout en regardant un film, Apapacho sera parfait pour votre cerveau au ralenti. On vous donne toutes les réponses et on s’assure de bien vous tenir par la main. Dès le début.
Apapacho commence avec une belle scène de famille, alors que les filles sont encore jeunes. Karine doit avoir 6 ans et Estelle, 16. À quoi sert cette longue séquence? S’assurer que vous comprenez bien que la famille fut un jour heureuse? On aurait facilement pu se passer de ce moment et commencer le film avec l’arrivée des sœurs au Mexique.
On nous bourre aussi de beaux flashback afin de nous expliquer que Karine était plus proche de Lili que d’Estelle et pour nous expliquer comment la sœur du milieu est morte. Et ainsi de suite…
Apapacho souffre aussi de nombreux élément illogiques qui créent un gros manque de crédibilité dans plusieurs situations. Par exemple, et là je vais dévoiler un petit punch, lorsque Karine retrouve Sofia, de qui elle était follement tombée amoureuse quelques semaines auparavant, les interactions entre les deux personnages ne laissent rien, mais vraiment rien, paraître. Or, on apprend soudainement (après un discret baiser entre les deux femmes) que Sofia et Karine s’étaient rencontrées peu de temps avant! Puis, plus rien. Elles échangent quelques caresses sur les bras ou dans les cheveux, mais rien d’autre. Un coup de foudre tel qu’il nous est présenté amène des rapprochements plus bestiaux, non? Moi, je n’y crois simplement pas.
Un autre exemple… Vous laisseriez votre enfant de 6-7 ans avec une femme que vous ne connaissez pas du tout et qui ne parle même pas votre langue? Évidemment, vous n’auriez pas le choix parce que le papi fait semblant d’être malade pour écrire une lettre d’amour à la fille qui habite dans sa maison d’amis… Ne trouvez-vous pas que ça fait un peu beaucoup?
Et pourquoi 2 histoires d’amours? La romance pure des deux femmes ne suffisait pas; il fallait aussi mettre une histoire d’amour entre une femme de 40 ans et un homme de 70 ans… Ne manque que l’histoire d’amour entre deux chats… Parce que nous avons même les apparitions de la défunte sœur… Tout y est.
Heureusement qu’il y a de beaux paysages et de belles images de la préparation de la Fête des morts. Si seulement la réalisatrice avait réellement misé sur cette fête dans son film. Si cette tradition avait réellement été au centre de l’histoire, on aurait pu assister à un beau voyage initiatique des deux femmes qui allaient faire la paix avec leur âme triste.
À tout le moins, après avoir visionné Apapacho, j’ai envie d’aller voir ces cactus qui montent droit comme un poteau de téléphone!
Après avoir lu le résumé du film, j’avais vraiment hâte de voir ce qui semblait être un genre de voyage pour faire la paix avec soi-même. J’imaginais quelque chose qui ressemble un peu à l’excellent Les routes en février. Mais bon… C’est souvent ça les attentes.
Vous ne serez donc pas surpris si je vous dit qu’Apapacho ne vaut pas le détour.
Note : 5/10
Visionnez la bande-annonce :
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