On poursuit notre couverture des courts métrages internationaux en compétition au FNC avec 4 autres films.
Ceux-ci sont l’occasion de voyager dans des univers fantastiques : d’un musée où les oeuvres s’animent à un village estonien où les hommes sont maudits, en passant par un hôpital psychiatrique où les spécialistes ont développé des appareils tout droits sortis d’un film de science-fiction… Même le documentaire de Lasse Sinder semble ne pas pouvoir dépeindre la réalité!
Des films uniques, que l’on vous présente selon un ordre aléatoire évoquant leur rapport à la réalité… En commençant par les chats qui font l’épicerie!
« Pousse, bébé, pousse! »
Christian vit avec ses deux chats, Marmelade et Katjuscha. Souhaitant devenir père, il fait accoupler sa chère Marmelade par un matou étranger, trié sur le volet.
Passé l’excitation de découvrir que les deux chattes ressemblent un peu trop à la mienne, j’ai été partagée pendant les vingt minutes du court métrage entre un sentiment de tristesse et de pitié pour l’homme et le rire déclenché par les endroits saugrenus où surgissent les chats – l’épicerie, au ski… – et par leurs réactions pas mal « bêtes » 😉 Mais ça c’est avant de me rendre compte que ce film est en fait… un documentaire! Plus question de rire, sinon de rire jaune. Le film montre parfaitement la profonde solitude de l’homme et cela ne peut que nous consterner.
All cats are grey in the dark ne nous laisse pas indifférent, cela est évident. Et quel choix original que de traiter de cet homme et de sa relation fusionnelle avec ses chats. Un morceau d’anthropologie assez fascinant.
Note: 8/10
Virago : un village où aucun homme n’a vécu assez longtemps pour fêter son quarantième anniversaire. Jusqu’à aujourd’hui.
Ce court métrage joue sur deux modes : celui de la narration qui raconte la légende de ce petit village d’Estonie et celui de la fiction. L’alternance permet de passer du général au particulier, de la contextualisation à la mise en scène des protagonistes, ceux-là même qui changent le cours de l’histoire : Olga et Tõnu. Comment y parviendront-ils? Virago vous le montre. Un film divertissant, mais sans plus.
Note : 6,5/10
Emily est une patiente dans un établissement psychiatrique expérimental où un prototype d’implant cérébral lui permet de revivre ses rêves.
« Eventually I realize I’m in a kinda hell ». Cette phrase évoque les différentes « expériences » d’Emily, mais peut-être pas seulement celles qu’elle vit en rêves. Elle suggère déjà la mise en abyme, procédé qui est ensuite employé par Brandon Cronenberg pour confondre le spectateur. Le thème de la maladie mentale et l’hésitation entre rêve et réalité n’est pas une idée nouvelle, mais il est ici traité de manière très intéressante. La répétition des phrases dans des scénarios oniriques différents, dotés d’atmosphères aux couleurs variées crée un rythme soutenu qui nous happe et nous mystifie. Légère déception cependant en ce qui a trait à la chute…
Note: 8,5/10
« Ne te laisse pas voir; ne sors pas du musée, et ne casse rien, surtout pas toi-même. »
Fatiguée de n’être qu’une décoration architecturale banale, une sculpture fuit le Louvre pour affronter la vie réelle.
La Victoire de Samothrace réveille une sculpture moins connue et leur balade dans le Louvre au devant des oeuvres les plus célèbres amène la petite à se confier sur son estime de soi lacunaire. Le musée regorge tellement d’oeuvres extraordinaires! Elle se trouve si pâle à leurs côtés. Elle voudra changer sa situation. Bien que l’histoire propose en apparence une fin un peu convenue et une morale clichée, le film offre une réflexion qui va au-delà des images que l’on voit.
Le court métrage semble être traversé par la question de l’estime de soi à l’ère des réseaux sociaux. Le musée, c’est Facebook; les oeuvres, les personnes; les clichés qu’on en prend, des likes… Même si les procédés cinématographiques dans Les extraordinaires mésaventures de la jeune fille de pierre n’ont rien d’original, il est particulièrement intéressant de traiter de cette question à l’aide d’une métaphore où les images détiennent le rôle principal. Parce que, après tout, tout ça n’est qu’une question d’image…
Note : 7/10
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