FNC – Courts métrages : Compétition internationale 1

« I mean, I’m not one of the boys. But I am the next best thing. »
[Je veux dire, je ne suis pas un des gars. Mais je suis ce qui s’en rapproche le plus.]

Notre couverture du FNC 2019 commence aujourd’hui. Et comme c’est maintenant la tradition (en tout cas la nôtre), nous commençons avec les courts métrages. Mais cette fois-ci, nous couvrirons les court métrages par catégories de compétition.

Je me propose donc de commencer par 5 courts métrages nommés en compétition internationale. 

Backpedal (Dani Pearce) – Australie

BackpedalDans une séquence surréaliste, une jeune femme se plaint de son adolescence, de sa ville natale et du décès d’un ami.

Backpedal c’est avant tout un poème créé pour être mis en images. Dans ce court film, on découvre de superbes plans illustrant le poème. On y rencontre une jeune femme qui explore les limites qu’imposent pour une adolescente les codes implicites dans une petite ville. La questions centrale du film est la suivante : jusqu’où les filles sont-elles prêtes à aller pour s’intégrer aux garçons? C’est une question pertinente dans la politique de genre contemporaine. 

À travers une structure non linéaire, ce film explore les moments clés avant, pendant et après un meurtre et se penche sur les thèmes de la masculinité, de la féminité, de l’isolement, de la jeunesse et de la survie.

Note : 8.5/10

Darling (Saim Sadiq) – Pakistan, États-Unis)

DarlingUn théâtre de spectacles érotiques se prépare pour une représentation au moment même où une chèvre sur le point d’être sacrifiée disparait. Une fille trans se bat pour être la vedette. Un garçon tombe amoureux.

Qu’arrive-t-il lorsqu’un homme qui se sent femme veut performer dans une troupe de danse en tant que femme? Et si cette personne acceptait de performer en tant qu’homme, que dirait son amoureux? Ce film qui se déroule au Pakistan a tout pour intriguer. Et pour déstabiliser… 

Darling est un film touchant, amusant, et triste à la fois. Il ne faut pas se laisser leurrer par les danses et la musique endiablée. Alina est prête à tout pour réaliser son rêve. Mais son copain, lui, ne l’est peut-être pas… Reste à voir comment Alina pourra vivre son désir d’être femme tout en réalisant son rêve de danser dans un spectacle érotique.

Note : 8/10

Eyes on the road (Stefanie Kolk) – Pays-Bas

Eyes on the roadEn route vers chez elles, dans une voiture crasseuse, trois jeunes femmes parlent de gens qu’elles connaissent. Leur conversation coule tout bonnement et les emmène tranquillement en territoire inconnu.

Parler d’un sujet difficile est toujours un gros défi au cinéma. Surtout quand il s’agit d’un sujet qui touche l’intimité. Dans Eyes on the Road, on y parvient avec subtilité et originalité. Plutôt que de mettre la victime au centre du récit, la réalisatrice a décidé de traiter ce sujet en passant par les amis. Comment doit-on agir avec le proche d’une victime? Loin d’être anodine, cette question peut hanter le proche. Par exemple, si la fillette de votre amie vient de se faire assassiner, vous lui dites quoi quand vous la voyez? Vous ne pouvez tout de même pas lui dire : Salut, comment ça va? Évidemment que ça ne va pas.

Alors bravo à Stefanie Kolk d’avoir trouvé cette façon originale de traiter d’un sujet lourd. Un film à dialogues dans lequel les non-dits sont tout aussi importants.

8/10

A million years (មួយលានឆ្នាំ) (Danech San) – Cambodge

A Million YearsUne jeune femme se détend au bord d’une rivière. Elle raconte des histoires de son passé, s’émerveillant des fleuves et des montagnes environnantes.

A Million Years fait partie du projet Echoes from Tomorrow, financé sur Indiegogo grâce au support de plus de 300 supporteurs. Ce projet a notamment permis à 3 jeunes réalisatrices de diriger leur premier film. Pour son volet, la jeune San nous offre un très beau film, tout en simplicité, avec des dialogues intéressants. Par contre, on se demande un peu le but de ce film. 

Je n’ai rien a dire de réellement négatif. Mais, en même temps, je n’ai rien de particulièrement extraordinaire à en dire. Disons que c’est un film qui se regarde bien, mais qui ne nous donne pas tant à réfléchir…

7/10

She runs (Qiu Yang) – Chine, France

She runsUn hiver chinois comme les autres. Yu, jeune collégienne d’une petite ville, tente de quitter son équipe de gymnastique rythmique.

She Runs montre une réalité particulièrement dure à accepter pour nous, Occidentaux : le stress mis sur les épaules des jeunes en ce qui concerne leur performance. Ici, c’est une adolescente qui fait partie de l’équipe de gymnastique. Elle n’a pas envie de faire ce sport. Elle en est malheureuse à un haut niveau. Et elle ne peut pas compter sur le support de sa famille. Sa grand-mère lui reproche de faire honte à son père. Celui-ci n’a rien de mieux à dire à sa fille que « tu n’avais qu’à avoir de meilleurs résultats académiques. Ainsi, tu n’aurais pas eu à performer au niveau sportif. » 

Dans ce film lent, avec peu de dialogues, la réalisatrice réussit, grâce à des plans précis (toujours éloignés), à nous faire ressentir le mal-être de la jeune Yu. Un superbe film!

Note : 8/10

***

La catégorie des courts métrages internationaux est très riche. Il était donc impossible, pour nous d’arrêter après seulement 5 films. Alors ne manquez pas la suite de notre analyse des films en compétition dans la catégories des courts métrages internationaux.

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