« Do not open the door! »
[N’ouvre pas la porte!]
Le secondaire est enfin terminé. Les frères Josh (Jake Kenney-Byrne) et Chris (Paul Syrstad), le regard porté vers leur avenir prometteur, organisent une fête dans le bunker de survie de leur famille pour leurs camarades de classe. Les choses prennent un tournant nucléaire lorsque la guerre est déclarée et que Josh, Chris, Camila (Michaela Brasseur), Saundra, Travis (Boris Bilic), Kit (Maria Zungia) et Scott (Adam Moryto) sont pris au piège dans le bunker. Les tentatives de communication avec le monde extérieur sont vaines et les réserves commencent à diminuer. Le monde a peut-être fini à l’extérieur, mais la tension commence tout juste à se dérouler à l’intérieur.
Survival Box, de William Scoular, raconte l’histoire d’une poignée d’élèves du secondaire pris au piège dans le bunker d’une riche famille de Philadelphie. La question demeure… Donald Trump et Kim Jung Un ont-ils appuyé sur le bouton?
Dès le premier plan de Survival Box, on sait que la soirée va être longue… Un acteur assez ordinaire lance des phrases clichées à d’autres acteurs ordinaires.
Mais ce n’est pas le pire, en fait. Ça se gâte encore plus une fois que le bunker est scellé. Après une mini panique, les 7 protagonistes commencent à vivre tout bonnement. Scott décide de quitter pour voir ce qui se passe à l’extérieur. Enfin, ça va s’améliorer! Ben non… C’est même encore pire. Le temps défile de plus en plus vite alors que de gros surtitres en blanc sur fond noir nous indiquent le nombre de jours que nos amis ont passé à l’intérieur de l’abri. Mais, étrangement, aucune situation ne semble suffire pour créer des conflits. C’est le parfait bonheur que de vivre dans un endroit clos, avec 5 autres personnes, pendant plusieurs semaines.
Il faut dire qu’il ne semble rien manquer dans ce sublime palace. Oh… pardon, il s’agit d’un bunker. Mais un bunker où on trouve même un livre sur l’avortement. Ah oui, et un exerciseur pour faire de la course. Vous savez, question de brûler l’oxygène un peu plus rapidement… Ils ont même de la nourriture qui semble assez normale, avec un poêle et un four pour cuisiner.
Maintenant, je vous informe que je vais donner un punch. Donc si vous voulez, vous pouvez passer au prochain paragraphe. Une des femmes du groupe est, non seulement enceinte, mais elle accouchera dans le building. Malheureusement pour elle, elle y restera. Ceci n’empêchera pas le bébé de survivre pendant plusieurs semaines. Un bébé naissant survit pendant plusieurs semaines, sans avoir accès à du lait maternel ou à un lait de substitution… WOW! J’aimerais bien savoir comment ça marche. D’ailleurs, ils n’ont pas de couches non plus. J’aimerais bien savoir ce qu’ils ont fait des déjections du bébé. Parce que j’en ai 2 bébés, moi. Et à la naissance, ça souille une dizaine de couches par jour. Pas de couche, ok. Mais dites-moi ce que vous faites avec les cacas et les pipis. Et comment ce foutu bébé peut se nourrir?!?
En janvier 2017, le Bulletin of Atomic Scientists a devancé l’horloge de notre mort, nous rapprochant ainsi de la fin du monde. À l’arrière-plan, à la télévision, à la radio et dans les journaux, deux leaders mondiaux qui ont pleinement accès aux armes de destruction massive, organisaient un débat public sur le pouvoir de leurs arsenaux nucléaires, tout en faisant le genre de déclarations qui pourraient déclencher une guerre nucléaire.
C’est avec ce thème, mettant en scène le grand Donald et son meilleur ami Kim Jung Un, que le film débute. La thématique de la jeune génération, aux prises avec les décisions merdiques des générations précédentes, est de plus en plus présente au cinéma. On peut penser, entre autres, à L’heure de la sortie qui prend l’affiche le 16 août 2019. Et il est à parier que les films de fin du monde se multiplieront dans les années à venir. Mais la différence entre ces films et les films de fin du monde des années passées est importante. Les nouveaux ne sont plus des films de science fiction, mais des drames sociaux ou des thriller ancrés dans le vrai monde, avec des enjeux réels.
Il n’y a que deux scènes dans le script de Survival Box – au tout début et à la toute fin – qui placent les personnages principaux en plein air. On imagine que ce choix devait servir à créer un sentiment d’enfermement chez le spectateur. Oui, on suppose. Car ce n’est vraiment pas le cas.
L’impact psychologique et complexe que ce genre de circonstances devraient créer sur le caractère des belligérants n’y est pas. Du coup, on n’y croit pas, absolument pas.
Survival Box se veut une métaphore des temps troubles dans lesquels nous vivons. Peut-être qu’il contribuera tout de même, avec les autres à venir, à aider les gens à réfléchir à la menace existentielle la plus urgente de l’humanité: les armes nucléaires (et ceux qui les contrôlent) et les changements climatiques.
Note : 4.5/10
© 2023 Le petit septième