Chaque année, Fantasia offre une grande sélection de courts métrages de qualité. 2019 ne fait pas exception. Et comme c’est important, pour nous au Petit Septième, de parler de ce format de films, nous vous avons préparé une petite sélection d’œuvres parmi les courts métrages présentés.
Voici donc, en clôture de festival, nos choix pour cette année!
Dans la fièvre de ses premières règles, une adolescente curieuse est attirée par la légende locale de sa petite ville et découvre sa relation étrange avec la Boogeywoman.
On se sent tout de suite happé par l’intrigue initiale – les premières menstruations d’une jeune fille, un sujet qu’on voit peu souvent traité au cinéma, on doit l’avouer – grâce au jeu de l’actrice et au cadrage. Je me suis sentie reportée dans mon adolescence naissante, moment où surviennent les premières expériences. Une douce nostalgie d’abord, qui contraste avec l’atmosphère inquiétante qui s’installe ensuite. Non seulement les lieux, qui semblent inspirés de l’esthétique de Ewdard Hopper, mais l’éclairage et les mouvements dans l’espace, contribuent à créer cet effet. On peut dire que l’atmosphère est maîtrisée dans ce court métrage de Scoggins. Le fantastique et l’étrange sont d’autant plus crédibles qu’ils s’inscrivent dans un fragment du réel que toutes ont vécu. Pas étonnant que ce film ait remporté le prix du meilleur court métrage international à Fantasia cette année. Un court métrage à voir !
Dans un quartier paisible de banlieue, une belle jeune femme prépare le dîner de son bébé. La scène idyllique est déformée par la réalisation que la mère cuisine en fait pour elle-même.
Baby food n’est pas un grand film. Il ne révolutionnera rien. Mais il est bien amusant de voir cette jeune maman souriante préparer son bol de pâte qui est… disons sanglant. Les blagues de bébés morts peuvent encore faire sourire!
Dani est dans le lit du haut alors que sa mère raconte une histoire à Lucas dans le lit du bas… Mais qui est vraiment la femme racontant l’histoire? Mieux vaut ne pas regarder…
Réaliser un film d’horreur efficace, c’est déjà un bon défi. Mais de réussir à créer une ambiance, une histoire et des bons personnages afin de faire peur, tout ça en moins de 10 minutes… Ça relève de l’impossible. Et pourtant, c’est ce que parvient à faire El cuento. Avec une formule toute simple et 4 personnages, les Espagnols prouvent, une fois de plus, qu’ils sont des maîtres de l’horreur.
Une « travailleuse d’hospice » qui euthanasie les malades en phase terminale pour des raisons uniquement personnelles remet en question ses choix.
On pourrait sans trop de mal renommer le film: Vampirisme au féminin. Et pour cause, il semblerait que les clichés de la personnalité féminine sont utilisés dans ce film pour construire l’intrigue. Le mode de sélection des victimes de ce trio de vampires dénote d’abord d’un altruisme particulier. Ensuite, cette compassion prend des proportions démesurées chez l’un des personnages; au point qu’elle lui fait interroger sa nature propre. Un film tout de même divertissant si vous appréciez les histoires de vampires.
Lili sait qu’elle doit réussir cette audition. L’homme qu’elle auditionne le sait aussi. C’est ainsi que commence un jeu de chat et de souris inconfortable sur le pouvoir, l’abus de pouvoir et l’autonomisation des femmes.
Jeu de chat et souris certes, mais ici on ne voit que l’un des deux protagonistes, et c’est ce qui fait tout l’intérêt du court métrage. La caméra fixe sur Lili, blonde sur fond noir, recrée parfaitement le contexte de l’audition et concentre l’attention sur l’évolution psychologique de la jeune femme. Le prédateur n’est présent que par sa voix off et, malgré tout, on sent bien la tension monter tout au long des 9 minutes que durent le film. Captivant jusqu’à la fin… Même si le dénouement est très décevant. ll me semble qu’on aurait pu surprendre le spectateur sans tomber dans une facilité hors sujet…
Fannie Caron-Roy et François Grondin
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