G Affairs – Grossier gaspillage

G Affairs - afficheLorsqu’une tête humaine est découverte dans l’appartement d’un jeune violoniste, la destinée d’un policier corrompu (le vétéran Chapman To), d’une prostituée chinoise (l’actrice Huang Lu), d’un enseignant impliqué avec sa jeune élève (Hanna Chan), de même que d’un chien nommé Gustav, se retrouvent à jamais enlacés dans un réseau de mensonges sans fin et de corruption sans fond. À qui appartient cette tête, et pourquoi est-elle là? La réponse s’avérera peut-être simple, mais la façon d’y arriver ne le sera pas, dévoilant plutôt un monde clandestin bien gardé, la vie secrète de nos personnages…

G Affairs a été nommé 6 fois aux Hong Kong Film Awards et se présente comme un film de dénonciation du climat social…

Pour reprendre les jeux de mots du film autour de la lettre « G », je commencerais par…

Grossier

G Affairs - Grossier

Malgré la promesse du film de nous dévoiler un monde clandestin, nous sommes plutôt face à une redondance d’éléments sociaux et cinématographiques hongkongais. Certes la corruption, l’inégalité et d’autres éléments sociaux sont dépeints, mais en restant en surface. Aucun travail d’approfondissement n’est fait. Il s’agit d’une suite de tableaux isolés les uns des autres qui a du mal à reconstituer une fresque sensée au moment de la révélation de l’énigme.

Le réalisateur, Lee Cheuk Pan, présente chaque élément en restant en surface, sans véritable engagement social ou politique. L’influence de la Chine continentale, qui est mise en avant, est même assez ironique dans la mesure où, en Chine, ce genre de films ne serait pas autorisé et encore moins diffusé. Hong Kong est encore une démocratie, puisque cet opus peut être produit et même présenté à l’international.

Enfin, le choix de l’ambiance générale est sordide; c’est évidemment volontaire, mais ça n’apporte que peu de choses au reste de l’histoire. Avoir choisi un style rappelant les films hongkongais de catégorie III, relativement rares même à l’époque, est une décision assez osée mais mal maîtrisée…

Gaspillage

G Affairs - Gaspillage
Yu-Ting (Hannah Chan) avec sa mère avant que celle-ci ne meure d’un cancer

Face à autant de personnages riches en histoires et en caractère, c’est du gaspillage de passer de l’un à l’autre sans reprendre les éléments du thriller. Aucun stress ou suspense dans ce film, seulement une suite de tranches d’histoires toutes plus gore les unes que les autres. Peut-être que le crescendo sensationnel est dans ce choix de cadre. Mettre de la musique classique en fond musical permet facilement de reprendre une des lettres principales de la musique, soit le « G », qui est la clé de base de tout apprentissage musical. Malheureusement, elle ferme ici la porte au bon goût et à l’élévation que G Affairs aurait pu apporter.

Gaspillage aussi du jeu d’acteurs. Réunissant des comédiens comme Chapman To, Huang Lu et Hannah Chan, on aimerait voir davantage de dialogues et de performances d’acteurs. Soulignons toutefois l’excellent jeu de Huang Lu dans un personnage sombre et haut en couleurs, joué à la perfection, sans fausse note.

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Néanmoins, il faut saluer l’effort lexical qui a été fait tout au long du film nous apprenant de nombreux mots commençant par la lettre « G ». L’aspect répétitif nous amène peut-être à penser de manière contrôlée et normée, un peu à la manière d’un des personnages, atteint d’Asperger, répétant des suites de mots pour se calmer et rester maître de ses émotions.

En résumé, G Affairs présente un scénario original mais qui manque du petit je-ne-sais-quoi qui aurait pu en faire un chef-d’œuvre. Les jeux d’acteurs sont précis et permettent par contre au film de se rattraper.

Note : 3/10

G Affairs est présenté au Festival Fantasia le 15 juillet 2019.

Visionnez la bande-annonce :

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