« Do you think I’m gonna get turned on by your exploded testicules? »
[Tu crois que je vais être excité par tes testicules qui ont explosé?]
Quand cinq adolescents, employés du cinéma local d’une petite ville chrétienne, découvrent un vieux film mystérieux caché dans le sous-sol de l’immeuble, ils libère une succube séduisante qui leur donne une éducation sexuelle… écrite dans le sang.
Avec Porno, Keola Racela nous transporte en 1992, alors que A league of their own et Encino Man sont les films de l’heure. Mais il nous amène surtout dans un univers intense où 5 jeunes hommes naïfs devront combattre leur plus grand ennemi : leur sexualité.
La recette a fait ses preuves. La comédie et l’horreur font bon ménage. Alors quand on regarde Porno, on ne peut qu’adorer.
Vivant dans un endroit où les croyances religieuses sont dépassées et remplacées par le bon sens, on ne peut que s’esclaffer de voir ces jeunes et leur manager, M. Pike, faire une prière avant d’ouvrir le cinéma au public.
Ce coach de vie chrétien sert de figure inspirante aux jeunes apparemment dévots qui travaillent pour lui. Évidemment, dans ce genre d’environnement très conservateur, il n’est pas étonnant que ces jeunes aient d’irrépressibles envies. Et donc, bien que nos héros fassent de leur mieux pour rester dans le rang, à la fin de la journée, ils sont tout simplement des adolescents qui s’ennuient, guidés par leurs hormones déchaînées.
Au-delà de ce gérant trop catholique (mais est-ce une façade?), il y a nos 5 héros.
Abe et Todd sont des meilleurs amis depuis l’école primaire. Nerds. Amateurs de cinéma. Et des voyeurs incognito. Ils craignent et désirent tout ce qui est sexuel dans la même mesure. Ricky et Chaz (abréviation de Chastity) ont une relation qui date également. Ricky était le lanceur vedette de son équipe de baseball au lycée, destiné à une bourse d’étude sportive et peut-être même à un avenir dans les majeurs. Chaz, quant à elle, a embrassé le côté obscur. Du moins quand il s’agit de son eye-liner et de sa garde-robe. Mais derrière sa façade gothique, elle est toujours aussi amoureuse de Ricky qu’elle l’était quand ils étaient enfants. Ricky et elle partagent un secret qu’elle espère pourra les réunir, même si cela risque de mettre fin aux ambitions sportives de Ricky et, au final, de les séparer définitivement.
Et puis, il y a Heavy Metal Jeff, le projectionniste cinglé de par sa droiture. Il est un peu plus âgé que les adolescents avec qui il travaille et il pense que ses années supplémentaires lui donnent un apport de sagesse presque illimité. Il mène sa barque avec une main de fer et ne fait pas d’exception à ses nombreuses règles strictes.
Oui, ces personnages sont clichés. Mais oui, ils sont parfaits. Ils nous comblent…
Après l’humour, il faut deux choses pour réussir un film d’horreur : du sexe et du sang. Et c’est ce que Porno nous offre. Quoi de mieux qu’une succube à la recherche de victimes pour remplir nos attentes. Magnifiquement interprétée par Katelyn Pearce, Lilith est démoniaque, vicieuse et sans merci.
Cette pauvre créature angéliquement démoniaque était enfermée dans les profondeurs du building, dans une vieille pellicule de film. C’est donc en regardant un film interdit que ces jeunes gens vont libérer la bête.
C’est donc par l’entremise d’un film érotique étrange que nos personnages se retrouveront marqués à jamais. En utilisant diverses techniques d’images et de sons, le réalisateur réussit à créer une atmosphère déroutante. Tout ça en nous donnant réellement l’impression d’un film des années 90. C’est simplement jouissif.
Avec ses scènes de rituels maléfiques, ses scènes qui nous amènent quelque part entre excitation et frayeur et ses moments cocasses, Porno est un film qui frappe exactement là où ça fait mal!
Note : 8/10
Porno est présenté au Festival Fantasia les 13 et 16 juillet 2019.
Visionnez la bande-annonce :
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