« You’re just a bunch of cokeheads. »
[Vous n’êtes qu’une bande de cokés.]
Alors qu’elle assistait à une pendaison de crémaillère au Costa Rica, Jade Williams (Morgan Kohan) est victime d’un épisode psychotique. Mais sa jalousie délirante n’a peut-être rien à voir avec cela. Ne construisez pas de résidence sur une terre sacrée, ont dit des propriétaires terriens…
Jade’s Asylum, d’Alexandre Carrière, est un film d’horreur psychologique misant sur une thématique intéressante : Dame nature veut reprendre ses droits. Bienvenue dans l’enfer du Costa Rica.
Quelque part au Costa Rica, au bord de la mer, dans la vaste et menaçante jungle, se trouve un corps mutilé. Les véhicules d’urgence abandonnés sont garés à proximité… Ça commence plutôt bien et surtout rapidement. Pas de générique. Pas le temps d’aller se chercher du maïs soufflé ou de tirer une pisse. Il faut être prêt quand ça commence!
Puis, tout comme son personnage, le film devient confus. Des flashbacks sont insérés ici et là. On revient en arrière sur les événements qu’on a vus quelques minutes auparavant. On retourne en avant. Finalement, on ne sait plus trop où on en est. D’emblée, que le spectateur soit déstabilisé, un peu perdu, c’est bien. Surtout dans ce genre de film. Mais lorsqu’on devient simplement tanné et qu’on perd intérêt, là c’est problématique. Et c’est ce qui arrive avec Jade’s Asylum.
À vouloir trop perdre le spectateur, Carrière en vient à… perdre notre intérêt. Le film ne dure que 82 minutes. Mais avec tous les flashbacks (en fait ce sont des répétitions d’images car on les a toutes déjà vues dans le film) on se retrouve avec moins de 75 minutes d’images. Et ces répétitions d’images sont lassantes. Oui, ces répétitions d’images sont lassantes. On revoit au moins 5 fois une scène de baiser peu réaliste. Ces répétitions d’images sont lassantes. Vous voyez ce que je veux dire?
Dommage que le montage soit si agaçant car les costumes et les maquillages valent le détour. Ces mystérieux personnages couverts de végétation, dégoulinants de sève et armés de machettes, sont à la fois effrayants et d’une curieuse beauté. Même qu’on aurait aimé les voir plus.
Je tiens aussi à mentionner l’efficacité du jeu de Roc Lafortune dans le rôle du père de Jade. Son intonation et son jeu permettent réellement d’y croire. Dommage que la scène de poursuite dans laquelle se lance Jade et un ami ne tienne pas la route. Ils courent inlassablement, sans avoir l’air le moindrement essoufflé. Pourtant, ils sont dans la chaleur intense du Costa Rica, dans une situation insoutenable, mais rien ne semble les essouffler. J’aimerais bien avoir cette endurance…
Divisé en chapitres – et je ne comprends pas vraiment pourquoi – ce long métrage se veut originale par son montage. C’est réussi. C’est original. Mais qui dit original, ne dit pas nécessairement chef-d’œuvre.
Certaines scènes sont tout de même amusantes. Je pense entre autres à cette scène lors de laquelle 3 des personnages donnent de la nourriture à un petit singe. Il semble que cette scène n’était pas, d’ailleurs, au scénario. Beau moment d’improvisation. Ça fait sourire.
Mais, au final, Jade’s Asylum ne sera qu’un film de série B de plus qui n’aura su tirer son épingle du jeu.
Note : 5/10
Jade’s Asylum est présenté au Festival Fantasia le 13 juillet 2019.
Visionnez la bande-annonce :
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