« Magnifique! »
Antoine Blossier a adapté au grand écran le conte Sans famille de Hector Malot, qu’il a titré « Rémi sans famille » pour sa sortie en Europe.
Rémi (Maleaume Paquin), un bébé trouvé sur le parvis de l’église du village, est adopté et élevé par un couple campagnard. On est en 1878.
Lorsque l’homme revient de Paris, blessé à la suite d’un accident de travail et sans le sou, il ne voit pas d’autre alternative que de conduire Rémi, qui a 11 ans maintenant, à l’orphelinat du village. À leur arrivée, Rémi se rend compte du mensonge que l’homme lui a raconté pour l’y conduire et se sauve.
Il se retrouve sous une table dans une auberge, la table de Vitalis (Daniel Auteuil), un saltimbanque qui préfère donner de l’argent au faux père pour prendre Rémi avec lui plutôt que de le voir enfermé dans un orphelinat. Il connaît Rémi pour l’avoir entendu fredonner une chanson pour son amie la vache Roussette. Vitalis amène Rémi de force avec lui sur les sentiers de France.
Vitalis, que Rémi appelle « Maître » à cause de son passé de grand musicien, va rapidement « apprivoiser » le garçon avec une formidable douceur et une tendresse que Rémi ne connaissait pas venant d’un homme. Ils vont devenir complices, se produisant de village en village, accompagnés du chien Capi et du singe Joli-Coeur.
Rémi, qui sait maintenant qu’il a été abandonné, pense à sa mère adoptive (Mme Barberin, jouée par Ludivine Sagnier) à qui il écrit de temps à autre. Il sait donc aussi qu’il a une vraie mère qui existe quelque part…
En construisant Les aventures de Rémi, Blossier a mis le paquet et a visé très haut. Il a réussi un véritable chef-d’œuvre cinématographique avec ce projet. On peut même le qualifier de grand film tant sa réalisation est géniale.
Le réalisateur dit en entrevue qu’il est influencé par Steven Spielberg, mais aussi par Walt Disney. De Spielberg, il parle du dépassement de soi, que l’on reconnaît aisément dans le jeu magistral de Daniel Auteuil et dans la candeur de Rémi, joué par Maleaune Paquin pour son premier rôle au cinéma. De Disney, la magie et l’ampleur de la créativité.
Les décors sont d’une splendeur inégalée et les ambiances tout aussi prenantes. Le tournage s’est déroulé dans l’Aubrac, en France, précisément à Cordes-sur-ciel et Castelneau-de-Montmirail, des endroits très peu connus des touristes, ni même des autres Français, et qui présentent des paysages d’une pureté exceptionnelle accompagnée d’une saveur intemporelle.
Daniel Auteuil se dépasse dans le rôle de Vitalis, ce qui n’est pas peu dire; le jeune Paquin a été très bien dirigé et son interprétation est très juste. À souligner aussi : le jeu troublant de Ludivine Sagnier dans le rôle de la mère adoptive de Rémi.
Ce conte est très connu en Europe, mais pas beaucoup ici, en Amérique. Le réalisateur a pris des libertés, comme faire chanter Rémi, ce qui donne au film un petit côté « Les choristes ».
Hector Malot avait écrit ce conte pour dénoncer la situation des enfants travaillant dans les mines de charbon au 19e siècle. Le film devient un éloge grandiose à l’enfance. Rémi passe par toutes les misères, mais aussi par une multitude d’expériences heureuses, comme sa rencontre avec la jeune handicapée bourgeoise.
J’ai adoré ce film touchant, admirablement bien réalisé et joué de façon exceptionnelle, en particulier par Daniel Auteuil.
À voir par tous, surtout par les enfants de 7 à 117 ans. Il est impossible de donner une note inférieure à 10 à ce bijou de film. Seul le nouveau titre, Les aventures de Rémi, ne me semble pas à la hauteur de l’œuvre.
Note : 10/10
Visionnez la bande-annonce :
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J’ai adoré déjà auparavant par le dessin animé, que je faisais voir à mes enfants et de revoir ce film m’a bouleversé j’ai pas honte de dire que j’ai aujourd’hui 74 ans Bravo pour ce beau film ! Evelyne Chapatte. Richebourg 62