Mal élevés – Plaidoyer pour la chasse

« J’leur ferai manquer l’école pour être sûr qu’ils ne deviennent pas trop niaiseux. »

AFFICHE - Mal élevésPourquoi chassons-nous? Pour la viande? Pour le trophée? Ou encore, pour le défi ou la camaraderie? Pour certains, peut-être. Mais avant tout, nous chassons parce que nous sommes biologiquement et psychologiquement prédisposés à la chasse. Nous chassons parce que, tout comme nous avons besoin d’eux, les animaux ont besoin de nous. Faut-il remettre en question le rôle de la prédation dans l’écosystème? Alors que les abattoirs fonctionnent à plein régime, faut-il repenser l’éthique du chasseur, voire même abolir la chasse?

Avec Mal élevés, présenté en première mondiale à l’occasion des Rendez-vous Québec Cinéma, qui se tiennent du 20 février au 2 mars, Danic Champoux offre un plaidoyer en faveur de la chasse. Et, du même coup, me donne un beau défi d’objectivité, moi qui n’a pas cette activité dans ma liste de valeurs.

Pour l’amour de la chasse

Mal élevés - la chasse
La fierté…

Clairement, le réalisateur et moi ne voyons pas la chasse – ainsi que l’homme et sa place dans le règne animal – de la même manière. Champoux, fier chasseur, tout comme son père et son grand-père et ses autres ancêtres depuis 300 ans, veut démontrer pourquoi il faut non seulement cesser de s’en prendre aux chasseurs, mais aussi pourquoi ils sont nécessaires. Rien de moins.

Ce qu’on comprend assez facilement dans ce film, c’est que, chez les Champoux, on chasse. Et comme le dit l’un d’eux : même si l’on me l’interdisait, je chasserais pareil. On a donc le plaisir de découvrir de vrais passionnés. Le même genre de passion que d’autres peuvent avoir à collectionner des cartes de sport ou des voitures. On a même la chance de voir un garçon de 13 ans qui possède deux carabines et qui a une quantité incroyable d’animaux morts et empaillés dans sa chambre. Pas étonnant qu’aucun de ses amis ne veuille dormir chez lui…

Un argumentaire faible

MAL ÉLEVÉS
Un membre de la famille

Malheureusement, l’argumentaire est faible. Très faible. Quand on me dit que l’homme n’a pas le choix de chasser car il a un rôle de régulateur de la faune, je suis perplexe. Et ça ne s’arrange pas lorsqu’on me dit que depuis que le monde est monde que l’homme chasse pour se nourrir. Parce qu’il me semble que nous avons aussi inventé les épiceries, l’élevage et les marchés pour que nous, humains, puissions nous nourrir. Et avec la quantité de viande que nous gaspillons chaque année, je ne crois pas que la chasse soit pertinente dans un but nutritionnel.

En plus, Mal élevés ne fait que nous présenter le point de vue des Champoux, tous des chasseurs convaincus. Pas de spécialistes de la faune, pas de scientifiques. Juste des chasseurs… Mais on ne manque pas d’entendre le réalisateur, à plusieurs reprises, dire à sa fille que des méchants s’en prennent aux chasseurs sur Facebook ou dans les journaux. Bien jouer. Utiliser une fillette de 6 ans (si je ne me trompe) et sa naïveté toute mignonne, ça donne des points. Si l’on juge cela éthique, évidemment…

Mais encore…

Au final, Mal élevés ressemble plus à un pamphlet qu’à un réel documentaire. À moins que mes valeurs me jouent un tour… Mais je ne crois pas. Mais bon, « si l’homme n’était pas là pour tuer des chevreuils, les loups devraient le faire. » Vous imaginez?

Note : 5.5/10

Visionnez la bande-annonce :

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