Les Sommets du cinéma d’animation – Des courts sans dialogue

Sommets du cinéma d'animation 2018 - afficheLa 17e édition des Sommets du cinéma d’animation de Montréal tire à sa fin. Je n’ai malheureusement pas eu le plaisir de voir autant de films que je l’aurais souhaité. Je vous présente tout de même trois courts métrages, sans dialogue, en compétition dans la catégorie « Panorama Québec + Canada ». Trois courts complètement différents, sans couleurs, avec une facture plutôt minimaliste.

J’aime l’ouverture que permet l’absence de dialogue. Les dessins doivent compenser les mots manquants, un souffle particulier habite ces œuvres.

Ta mère est une voleuse! de Marie-Josée Saint-Pierre

Ta mère est une voleuse! - l'hommeFilm d’animation sur la violence psychologique de l’aliénation parentale. (11 min., Canada)

J’ai été particulièrement touchée par ce film de Marie-Josée Saint-Pierre (réalisatrice de Oscar), par son minimalisme, par la violence qu’il dénonce, par sa force. Trop souvent, quand une relation familiale dégénère, que de la violence s’installe, les enfants en souffrent. Et ils n’ont pas à être la cible de cette violence pour qu’elle les atteigne. Ils en sont témoins, ils agissent comme des éponges. Et ils prendront ces actes pour exemple.

Ta mère est une voleuse! - le nettoyagePréservons l’innocence des enfants, au-delà de notre mal-être. Laissons les enfants être des enfants, jouer et imaginer un monde meilleur que celui dans lequel ils grandissent.

Ta mère est une voleuse! est un film malheureusement nécessaire.

Une visite de Parissa Mohit

Une visiteUn enfant rend visite à une femme qui habite au cœur d’une grande ville. Traversée par cette cité immense et fragile, se tisse entre elles une histoire éthérée et mystérieuse. (12 min., Québec)

Beaucoup plus énigmatique que le court métrage de Marie-Josée Saint-Pierre, Une visite est rempli de souplesse, presque aérien. Les voiles, qui couvrent la femme et l’enfant, mais aussi les fenêtres et les immeubles, volent dans l’air. Ils donnent du caractère à ce et celles qu’ils habillent. N’est-ce qu’une façade, qu’une manière de camoufler un trouble, un manque, ou est-ce plutôt la possibilité de devenir autre chose, de paraître autre?

Une histoire sur le contrôle et l’apparence…

Turbine d’Alex Boya

Turbine - l'hommeUn pilote atterrit chez lui en catastrophe. Une turbine d’avion remplace son visage et il est amoureux du ventilateur de la cuisine. Pour sauver leur mariage, son épouse prendra les grands moyens. (8 min., Canada)

Cela doit être très déstabilisant de devoir compétitionner avec le ventilateur de la cuisine pour l’amour de son homme. Mais bon, je le serais davantage de voir mon mari avec une turbine d’avion à la place du visage. Mais si on fait abstraction de ce détail 😉 , c’est une belle histoire d’amour où aucune épreuve ne semble insurmontable.

Un beau film sur l’amour, le désir et la détermination. Quand l’homme et la machine ne font plus qu’un!

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