Alex (Pierre-Luc Lafontaine), un introverti et doux, part en secret de chez lui à Sept-Îles pour joindre son père (Paul Doucet) dans le Maine. Sa mère (Fanny Mallette) et son nouveau conjoint (Claude Despins) sont inquiets, il devait se rendre chez ses grands-parents pas loin… Il est porté disparu par sa mère à la police et elle décide de partir le chercher dans le Maine où elle pense le trouver.
Les événements contenus dans cette seule journée nous amènent dans le trajet de sa mère avec son conjoint, de son père avec lequel il se querelle, et d’Alex lui-même de qui l’on découvre une violence et une colère sourde et inattendue.
L’histoire est basée sur le parcours de Stephen Marshall, un Canado-américain qui avait fait la une des journaux en 2006, lorsqu’il s’était rendu chez son père dans le Maine avec, dans son ordinateur, une liste de 32 délinquants sexuels desquels il détenait 26 adresses de domicile. Il avait tué deux de ceux-ci, mais était allé chez quatre autres de façon infructueuse.
Lorsque la police avait stoppé l’autobus à bord duquel il se trouvait après les meurtres, il s’était tiré une balle dans la tête. Auparavant, à 15 ans, il avait été arrêté en possession d’une arme avec laquelle il avait menacé un jeune qui s’en prenait à son ami sur la pelouse devant chez son père.
L’amour raconte essentiellement la même histoire, les mêmes événements.
Pour ce faire, Marc Bisaillon a dû, bien sûr, utiliser des retours dans le passé, lointain et moins lointain. On devine que l’exercice a dû être complexe. Comme spectateur, cette approche nous demande beaucoup d’attention, surtout que la date et l’endroit de ces retours ne nous sont pas fournis. Je pense que ce film souffre d’un montage déficient, on se demande souvent dans quelle époque on est rendus et pourquoi.
Cela dit, l’histoire rattrape la fiction et on comprend la construction des plans qui nous amènent au dénouement tragique que l’on connait.
C’est un film sombre, qui ne compte pas du tout sur la beauté des images, mais qui rend assez bien à l’écran le sujet dramatique qu’il traite. La pédophilie et l’inceste planent subtilement au cœur de l’action de cette histoire.
Les acteurs sont très efficaces, Fanny Mallette est touchante comme d’habitude, Pierre-Luc Lafontaine très bon dans son personnage renfermé sur un secret qu’il couve depuis la petite enfance.
L’amour n’est pas un film de divertissement, mais plutôt un document judiciaire à connaître. Un profond voyage psychologique…
Note : 7.5/10
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