Je continue ma couverture du FNC avec deux films que vous pourrez voir cette semaine : Cuba merci, gracias, un film québécois, et Cutterhead, un film danois.
« Ben j’parle du fait que c’était juste des gros gars musclés qui voulaient te fourrer, pis là tu trouves ça dont cool parce que c’est des Cubains… »
Manu (Emmanuelle Boileau) et Alexa-Jeanne (Alexa-Jeanne Dubé), deux jeunes Québécoises, partent en voyage à Cuba. Elles se dorent la pilule, se jettent dans les vagues, mangent au restaurant, errent dans La Havane. Au fil des rencontres et discussions à bâtons rompus se dessinent les contours de leur amitié. Les échanges avec les habitants du cru proposent également une certaine conception des relations humaines et des rapports nord-sud.
Cuba Merci Gracias a été conçu entièrement par trois personnes : le réalisateur (composant aussi à lui seul l’équipe technique) et deux actrices, et tourné quelques mois avant l’ouverture des frontières cubaines aux visiteurs et investisseurs américains.
Avec ce film, on a droit à une introspection de deux filles, de deux amies. Mais en passant tant de temps ensemble, il y a aussi des frictions qui peuvent se développer. Le film de Martin est tout simplement magnifique. De quoi ça parle deux amies en vacances? De tout et de rien. Les dialogues, ici, sont parfaits.
La caméra suit les deux filles comme s’il s’agissait d’une personne extérieure qui s’intéressait à elles. Cette technique nous donne l’impression de réellement y être, en créant une atmosphère très intime. Lorsque Manu et Alexa parlent de la vie, de leurs craintes, de leurs amours ou simplement de gars avec des gros bats, on y croit. On sait pertinemment que c’est réaliste. Et malgré cette réalité apparemment ennuyante de tout un chacun, ce film est tout sauf ennuyant.
Une superbe création que nous offre le trio d’Alex B. Martin, Alexa-Jeanne Dubé et Emmanuelle Boileau.
Note : 9/10
Cuba Merci Gracias est présenté au FNC les 5, 8 et 14 octobre 2018.
Sur le chantier d’une nouvelle ligne souterraine du métro de Copenhague, un accident survient. Deux travailleurs et une photographe se retrouvent ainsi coincés dans une foreuse. Un sas infernal où l’air manque rapidement.
Pour son premier long métrage, Rasmus Kloster Bro fait émerger la peur primale de l’enfermement. Terreur, angoisse et suffocation sont au rendez-vous dans ce huis clos qu’est Cutterhead.
Qui n’a pas déjà imaginé rester coincé dans un endroit minuscule, sous terre? Voilà le cauchemar que vivent Ivo, Bharan et Rie. Mais dans ce genre de cauchemar, à quel moment la collaboration fait-elle place à la lutte pour la survie? À un moment, peut-on décider de sacrifier les autres afin de maximiser ses propres chances de survie? Au-delà de l’action, c’est le questionnement que soulève ce film.
Dans Cutterhead, il n’y a pas une seconde où la tension relâche. C’est un film de survie à l’intensité aussi soutenue que la pertinence de son discours sur les actuelles questions d’immigration. Un film efficace et intelligent.
Note : 8/10
Cutterhead est présenté au FNC les 8 et 13 octobre 2018.
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