Après 4 courts métrages et un film expérimental assez spécial, je poursuis ma couverture du FNC avec deux films présentés en première nord-américaine : Mariphasa, un film portugais, et M, un film finlandais.
« Goodbye. »
Paulo est gardien de sécurité de nuit sur un chantier. Après son quart de travail, il se retrouve souvent chez son amoureuse Luisa. Il observe de loin leur étrange voisin Felipe. Il fait également le deuil de sa fille, morte dans un accident tragique.
La mise en scène fragmentée de Mariphasa repousse les limites de la narration, mais rend aussi le film imprécis. L’histoire est dure à suivre. Je dois avouer que sans le résumé, je n’aurais pu dire de quoi le film parlait vraiment.
Mais l’image est particulièrement belle. Tout le film se déroule dans la pénombre. Et le réalisateur tire profit de tout ce noir pour nous donner une image empreinte de teintes de bleu et orangées. Cette image crée un effet de contraste saisissant qui nous fait presque oublier le manque de clarté du film.
Mariphasa est aussi un film silencieux. Il y a peu de dialogues. Les personnages interagissent souvent en silence, ce qui ajoute à la confusion qu’on peu ressentir. Mais, en même temps, ça nous permet d’apprécier encore plus l’image.
Oui, ce long métrage portugais est intrigant. Est-ce que j’ai aimé? Non. Est-ce un bon film? Possible. Mais une chose est sûre, si la qualité visuelle d’un film vous intéresse, vous ne serez pas déçu par Mariphasa. Si vous êtes plus du genre à aimer les dialogues forts et les scènes de jours, vous allez probablement trouver le temps long.
Note : 6.5/10
Mariphasa est présenté au FNC les 5 et 14 octobre 2018.
« I’ve had to suck a lot of cock to get to where I am now, Abraham.
But sometimes I can’t help but wonder, where am I, you know. » – M
Le premier long métrage de la chanteuse et artiste finlandaise Anna Eriksson explore le rapport entre la mort et la sexualité, deux concepts qui semblent être opposés par nature, mais qui s’unissent en chacun de nous. On suit le personnage de Marilyn Monroe, incarné par la réalisatrice, à travers une série d’événements fictifs. La mort de Marilyn – aussi légendaire que sa personnalité – alimente de nombreux mythes dans la culture populaire. Une œuvre d’art avec des images frappantes qui restent longtemps dans la mémoire et qui font réfléchir sur la mort et la sexualité comme une part intégrante de l’humanité.
En plus de réaliser M et d’y interpréter le rôle principal, Anna Eriksson a écrit le scénario et la musique, elle fait la narration et toutes les voix féminines, elle a fait le son, le montage, elle a participé à la scénographie, la coloration et la création des costumes. Souvent, lorsque le réalisateur ou la réalisatrice fait tant de choses dans son film, c’est mauvais signe. Mais Eriksson y parvient. Et pas de façon correcte, mais de façon magistrale.
La réalisatrice réussit à montrer que la sexualité et la mort font partie intégrante de chaque être humain. Elle réussit à mettre ensemble l’univers d’Éros et celui de Thanatos. Et qui de mieux placé pour montrer cette réalité qu’un personnage inspiré par Marilyn Monroe…
Mais M, c’est aussi Anna Eriksson. Le personnage, c’est aussi elle. Elle expliquait, d’ailleurs, que bien que le film soit basé sur un scénario, chaque rôle et chaque événement du film ont été ajustés de sorte à bien représenter l’acteur qui l’interprète. Et tous les acteurs sont des « non-professionnels » qui ont été choisis en fonction de l’essence qu’ils pouvaient apporter au personnage.
Jusqu’à maintenant, M est mon coup de cœur du festival.
Note : 9/10
M est présenté au FNC les 6 et 9 octobre 2018.
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