« — You should not smoke.
— You should not talk to strangers. »
[— Tu ne devrais pas fumer.
— Tu ne devrais pas parler aux étrangers.]
Un ciel tranquille, du vent dans les arbres, une coccinelle posée sur le blé. Il ne se passe rien à New Caney, Texas. Le soir de l’Halloween, cette parfaite petite ville fermière américaine est calme et paisible. Le temps passe terriblement lentement. Rose est assise seule, fumant sa cigarette. Elle fait fuir les enfants de passage. Elle porte un masque, comme beaucoup d’autres ce soir-là. Avec son mari, fraîchement revenu de la guerre, Rose part voir le spectacle d’horreur annuel du village. Tout est faux ici, la cicatrice, le sang en papier rouge et le harnais que porte la pendue. Seule la mort est réelle. Mais le seul moyen de vous parler de la mort est que vous la voyez de vos propres yeux.
Avec Hurt, son troisième long métrage, Sonny Malhi nous offre une histoire vraie, mêlée aux saveurs d’un slasher pur et dur. Une ballade dans ce qu’il y a de plus effrayant : l’Amérique de Donald Trump! Pardon… Je veux dire les bas-fonds de la mémoire d’un vétéran de la guerre.
La psychose collective de la jeunesse américaine est un film d’horreur dont on ne peut pas échapper. Si l’on ajoute à cela la présence d’un président digne des pires comédies d’horreur et les souvenirs de guerre que peuvent avoir les vétérans de ces guerres souvent inutiles, vous avez tout le matériel nécessaire aux pires scénarios d’horreur.
Et c’est exactement de là que provient Hurt. D’ailleurs, on mise sur le côté de l’inconnu. L’inconnu de ce qu’a vécu le mari de Rose. L’inconnu qui tue. L’inconnu du futur… D’ailleurs, Rose le dit elle-même à cette pauvre fillette à qui elle fout la frousse : « Tu ne devrais pas parler aux étrangers ». Admettons qu’étranger et inconnu pourraient être synonymes.
Oui, l’Amérique est effrayante.
Plongés dans une atmosphère aussi inquiétante et brutale que réelle, les personnages de Hurt évoluent dans un labyrinthe de confusion, d’anxiété et de violence. Le tueur s’amuse, en fait, à créer de la terreur dans le simple but de s’amuser avec Rose. Peut-être est-ce là un retour du balancier puisqu’un des plaisirs de Rose en cette soirée d’Halloween est d’effrayer les enfants qui s’approchent de sa maison.
Le film mise aussi beaucoup sur la confusion. Celle des personnages, mais aussi du spectateur. Peut-être un peu trop même. On en vient qu’à ne plus trop comprendre les différents niveaux de l’histoire : imaginaire des personnages, rêves, réalité… Ça rend le punch final un peu confus d’ailleurs.
Hurt est un film qui réussira à vous tenir en haleine malgré la confusion. Les scènes de la foire sont vraiment intéressantes. Je dois avouer que je ne détesterais pas avoir ce genre de party d’Halloween près de chez moi.
Plaisir et terreur garantis.
Note : 6.5/10
Hurt est présenté à Fantasia le 28 juillet 2018.
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