Chimera – Immortalité

« I need stem cells »
« Il me faut des cellules souches »

Chimera - AffichesUn scientifique brillant mais dérangé cryogénise ses enfants, alors que Quint lutte pour guérir leur maladie génétique mortelle en décodant l’ADN de l’immortelle méduse Turritopsis nutricula.

Avec Chimera, Maurice Haeems explore le côté sombre des biotechnologies. Basé sur des recherches et sur des réalités scientifiques, il imagine ce qui pourrait être possible ou plausible dans 50 ans.

Les biotechnologies

CHIMERA - Henry Ian CUSICK ©Praxis
Quint (Henry Ian Cusick)

J’ai une petite confession à faire : je suis passionné par les biotechnologies. Chimera s’appuie effectivement sur de vrais travaux de recherche qui ont lieu aujourd’hui dans les laboratoires et les universités du monde entier. Le réalisateur disait avoir pris la liberté de se projeter seulement 50 ans dans le futur et d’imaginer quelles avancées ces projets de recherche pourraient éventuellement produire, et comment ces développements pourraient affecter le cours des vies humaines, comment ils pourraient changer l’expérience humaine. C’est là que le réalisme dérape.

Pour moi, dès qu’on commence à parler de cryogénisation, on tombe dans l’impossible. Et c’est dommage, car ça vient gâcher le reste… Les recherches sur les cellules souches, les clones, les maladies et les méduses, tout ça se tient. Je crois qu’en enlevant l’idée de la congélation, le film aurait été beaucoup plus fort.

Surtout que dans Chimera, on pose des questions philosophiques difficiles du genre : jusqu’où iriez-vous pour sauver ceux que vous aimez? Ou encore : sans votre famille, voudriez-vous toujours vivre éternellement? Et c’est dans ces questions que toute l’horreur réside. C’était d’ailleurs la force des films comme Dark City d’Alex Proyas.

Un antihéros

CHIMERA - Henry Ian CUSICK_©Praxis
Quint (Henry Ian Cusick)

J’aime ces films dans lesquels les gentils ne sont pas tout blanc et les méchants tout noir. Ici, je donne un 50 %. Les « gentils » ne sont pas des Luke Skywalker. Quint est plutôt un antihéros. On l’aime bien. On veut qu’il réussisse. Mais en même temps, on a de la difficulté à lui faire confiance. Il est beaucoup trop égoïste pour qu’on l’aime réellement.

Il est ce qu’on pourrait appeler un héros moralement ambigu. Et ça rend les choses intéressantes parce qu’on ne sait pas trop ce qu’il finira par faire. On se demande jusqu’où il ira pour atteindre son objectif. Est-il simplement entêté ou est-il fou? Prendra-t-il la décision juste ou ira-t-il plutôt pour le choix facile?

CHIMERA - Kathleen QUINLAN ©Praxis
Masterson (Kathleen Quinlan)

Par contre, les méchants sont franchement trop caricaturaux. On n’y croit pas. La « méchante » rappelle même le Pingouin du Batman de la télé…

Mais encore…

Il y a beaucoup de travaux remarquables et révolutionnaires qui ont lieu dans la recherche sur les cellules souches, la médecine régénérative, la récolte d’organes, l’édition de gènes et le génie génétique. Toute cette recherche contemporaine représente la pointe de la lance, la ligne de front où les meilleurs cerveaux humains mènent un combat féroce contre les « forces ennemies » du vieillissement, des blessures, des maladies dégénératives et de la mort.

CHIMERA Jenna HARRISON ©Praxis
Charlie (Jenna Harrison) et Quint

Sera-t-il possible de cultiver des organes humains sur d’autres animaux? Est-ce que l’édition ou l’ingénierie de gènes pourrait conduire à l’élimination éventuelle de maladies? À quel point la durée de la vie humaine pourrait-elle être prolongée? Ce sont toutes de grandes questions avec des ramifications biologiques et philosophiques gigantesques. Ce sont ces questions qui sont abordées dans Chimera. D’ailleurs, si vous vous posez la question… la fameuse méduse immortelle, elle existe vraiment.

Inspirée par la recherche de pointe en biotechnologie, Chimera est, au fond, une histoire d’amour et de perte, de regret et de rédemption, sous fond de science-fiction spéculative. Le film de Maurice Haeems devrait commencer sa tournée des festivals de films en février 2018 et sortir plus tard dans l’année.

Et vous, jusqu’où seriez-vous prêt à aller pour vivre éternellement?

Note : 6/10

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

© 2023 Le petit septième