L’insulte – Sale con

« Ariel Sharon aurait dû vous exterminer! »

Insulte - afficheÀ Beyrouth, de nos jours, une insulte qui dégénère conduit Toni (Adel Karam), chrétien libanais, et Yasser (Kamel El Basha), un réfugié palestinien, devant les tribunaux. De blessures secrètes en révélations, l’affrontement des avocats porte le Liban au bord de l’explosion sociale, mais oblige ces deux hommes à se regarder en face.

L’insulte, de Ziad Doueiri, est un film politique misant sur l’histoire du Liban et les tensions au sein du pays pour créer une intrigue qui mène le spectateur à se questionner sur les guerres, sur les religions et sur nous-mêmes. Le film est d’ailleurs en liste pour l’Oscar du meilleur film en langue étrangère.

Le Liban et les religions

Au Liban, comme dans plusieurs pays du Moyen-Orient, les religions sont, encore aujourd’hui, la cause de bien des conflits. Parmi les « groupes » religieux, il y a les musulmans et les catholiques.

Insulte - Liban et religions
Toni (Adel Karam) et sa femme (Rita Hayek)

Dans L’insulte, c’est le conflit entre les catholiques (et le parti politique qui en découle) et les réfugiés palestiniens (musulmans) qui est à l’avant-plan. Toni est très près du parti politique catholique, qui prône un pays sans ces « bâtards » venus envahir le Liban. Yasser, lui, est rendu tellement habitué de se faire bafouer qu’il ne croit plus en la justice et en l’autorité de l’état.

C’est donc dans un climat extérieur chargé, électrique, que Tony et Yasser se retrouveront dans un procès qui va rapidement les dépasser. Est-ce que leurs avocats les défendent réellement, ou s’ils sont plutôt pris dans une cause qui risque de mener le pays dans le chaos, à nouveau? Ce film est ainsi bâti sur cet engrenage.

Le procès

L'Insulte - le procès
Yasser (Kamel El Basha) et son avocate (Diamand Bou Abboud)

Le procès dans lequel se retrouvent les deux personnages permettra au réalisateur de montrer les enjeux qui touchent son pays. D’ailleurs, le procès laisse place à de grands moments de confrontation. Une sorte de western moderne, rejoué dans un huis clos.

Et ce qui est magnifique dans L’insulte, c’est que, dans cette histoire libanaise qui n’est ni blanche ni noire, il est impossible de dire voici les bons, voici les méchants.

Et à mesure qu’avance le procès, on en vient à comprendre les points de vue de chaque participant. On peut être en accord ou non avec leur point de vue, mais il est très difficile de les juger une fois tous les éléments devant nous.

Mais encore…

Insulte - Mais encore
Toni

Lorsqu’interrogé à savoir si ce film était compréhensible pour un public non libanais, le réalisateur expliquait ceci : « Oui, car c’est un film à dimension universelle. Yasser et Toni pourraient être d’une autre nationalité, d’un autre pays. Encore une fois, ce film est résolument optimiste et humaniste. Il montre le chemin d’une alternative aux conflits par la voie de la reconnaissance, de la justice et du pardon. »

En effet, je ne suis pas Libanais et je ne connais pas très bien les conflits qui règnent au Liban. Et j’ai trouvé ce film simplement génial. Parce que le réel thème de L’insulte, c’est la recherche de la dignité.

Écrit par Ziad Doueiri et Joëlle Touma, L’insulte est un grand film qui vous amènera à réfléchir sur ce qui est réellement important et sur ce qu’est la vraie acceptation de l’autre.

Note : 9/10

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