Snowbirds – Au pays des oranges

Snowbirds - afficheDes Québécois retraités se rendent en Floride pour fuir le froid et la neige chaque hiver. On les appelle les Snowbirds, comme les oiseaux qui passent la saison froide sous des cieux plus cléments.

Chaque hiver que le calendrier ramène, environ 450 000 Québécois fuient au pays des oranges et des belles plages. Parmi eux, des jeunes retraités dans la soixantaine, des plus vieux, mais aussi des vieillards assez inactifs mais qui sont encore capables de voyager pour profiter de la chaleur.

Joannie Lafrenière a choisi de brosser un portrait assez triste quoique réaliste de la situation. Elle a ciblé un parc de maisons mobiles très modeste de l’est floridien, un peu décrépi et qui est sérieusement menacé de disparaître, les grues de futurs condos sont visibles juste l’autre côté de la clôture du parc. Un parc de roulottes modeste égale aussi des gens pas très fortunés et pas nécessairement très instruits. Des gens que l’on pourrait facilement qualifier de quétaines chez nous.

Snowbirds - Agathe Cyr
Agathe Cyr

On rencontre des résidents saisonniers comme Agathe, une femme seule de 82 ans, bronzée à l’extrême, à l’attitude jeune et sans complexe. Des couples anciens et nouveaux, qui viennent passer du temps pour fuir l’ennui en jouant au bingo, au shuffleboard ou à la pétanque. Mais on voit que la majorité s’ennuie. Les vieux ont entre 75 et 90 ans. Un réalisme qui frôle le désespoir.

La mort est omniprésente tout au long du film. Des images comme « End of the road » Paradise, des paroles prononcées comme « J’vas finir avant toé », « À notre âge c’est à peu près ça… » ou « Je vais partir la première… » en témoignent.

Les images sont très belles en ce sens qu’elles montrent exactement la réalité du vieillissement, les rides, les bras mous, les cous et les seins qui pendent. La loi de la gravité fait son œuvre.

Yvette, Julien et Monique, tous ces gens âgés qui font des échanges de casse-têtes, sont visiblement contents par le peu qu’ils possèdent et dont ils profitent. Heureux? Ils semblent assez tristes au fond de leurs yeux.

Certains ne vont même plus vers les plages depuis des années, ils tiennent seulement à profiter de leur refuge ensoleillé et sécuritaire. Tout le monde parle le québécois et leur petit monde fermé les rassure pleinement.

Snowbirds - petit coupleBien sûr, il y a des événements comme des danses en ligne, de l’aquaforme à la piscine ou des tournois de pétanque. Visiblement, on a choisi la Floride plutôt qu’une résidence pour aînés au Québec comme un mouroir plus heureux, de deux maux le moindre…

Joannie Lafrenière a réussi son portrait d’une tranche de la société québécoise qui, bon an mal an, continue à fuir l’hiver pour un peu de chaleur météo et humaine. Le danger par contre aura été de donner cette image pas mal négative des Snowbirds.

Le spectateur devrait relativiser en ne prenant pas cette image comme si tous les Snowbirds vivent ce que son film montre. Des milliers d’entre eux, ailleurs en Floride sont très actifs : vélo, planche, jogging, etc.

Note : 7,5/10

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