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Lors d’une soirée de fin d’année, Nico (Javier Bódalo), un naïf jeune homme de vingt ans, se prépare à perdre sa virginité à tout prix, cette nuit-là. Au milieu de la fête, son regard croise celui de Medea (Miriam Martín), une femme mûre, attirante et rusée. Ce qui a promis d’être un début sexuel épique plein de luxure sans retenue finit par devenir son pire cauchemar. Un cauchemar plein de sang, de sueur… et de décharges variées.
Je croyais avoir tout vu au cinéma. J’ai vu des images de bébés étranges dans Eraserhead de David Lynch, j’ai vu un homme éjaculer du sang après avoir été frappé à maintes reprises dans les parties dans Antichrist de Lars Von Trier, j’ai vu des gens baiser avec des cadavres en putréfaction dans Nekromantik de Jörg Buttgereit, j’ai vu des gens littéralement manger de la merde dans Salo ou les 120 jours de Sodome de Pier Paolo Pasolini, mais je n’avais rien vu avant de voir La noche del virgen (The Night of the Virgin) de Roberto San Sebastián.
Il y a une semaine environ, je regardais le programme de Fantasia et je sélectionnais les films que je voulais voir. Afin de maximiser le dépaysement, je me suis mis à la recherche d’une dizaine de films, tous de pays différents. Je vois The Night of the Virgin – Espagne… Je me dis : « Tiens, une comédie d’horreur espagnole. » J’aime beaucoup le cinéma espagnol et je sais qu’ils font de bons films d’horreur. Je sélectionne donc le film de San Sebastián.
Mais juste avant de me préparer pour le visionnement, je doute de mon choix. Pourquoi ai-je donc choisi une merde qui va certainement ressembler à un American Pie espagnol?!? Je doute… Je me prépare… Je redoute… Puis, finalement, je me décide. « Ok, je vais le regarder, ça ne sera pas si pire…» Oh que j’avais tort!
Le film commence. Un jeune homme naïf tente de séduire des filles afin de perdre sa virginité le soir du nouvel an. Bon. « Ce ne sera pas grandiose, mais au moins ça semble amusant », que je me dis. Après s’être fait « virer de bord » par plusieurs filles, notre petit rigolo rencontre Medea, avec qui il finit par partir.
C’est là que ça dérape. Un appartement bordélique, infesté de coquerelles et de saleté nous attend. Puis la conversation entre les personnages se dirige vers des légendes étranges. Puis au moment même où notre héros décide de foutre le camp, Medea lui sort le grand jeu. Il décide de rester afin de finalement baiser.
Ça dérape encore plus… Là, je ne vous donne pas les détails. Je vous plutôt vous dire comment je me suis senti. Je suis intrigué. Il se passe quelque chose dans mon corps. Est-ce de l’anticipation? De la curiosité morbide? Je ne sais trop. Mais je poursuis le visionnement. Et c’est là que ça arrive. Un long frisson dans ma colonne vertébrale, suivi d’un haut-le-cœur. Puis je recule. Je me tords. Mal au cœur. Tentative de reculer. Main à la bouche. Haut-le-cœur à nouveau. Ça ne part plus. Douleur dans le corps. Merde, mais c’est quoi ça? Le film se termine. Je suis crispé de partout. Vient le temps de dormir. Incapable. Crispations, haut-le-cœur…
En sélectionnant le film, j’avais vu « comédie d’horreur ». Je vous dirais plutôt « un des films les plus écœurants au monde ». Oui, on sourit au début. Mais arrive une scène épouvantable qui dure plus de 40 minutes.
Sang, défécations, vomissements, tripes, viscères, ongles, bouts de peau, tout y passe. Sans oublier le bébé… Un film de genre? Oui. Le genre : Holy fucking shit!
The Night of the Virgin a tout de même été récompensé dans 8 festivals et nommé dans une dizaine d’autres. Je sais, je n’ai pas dit grand-chose sur le film en tant que tel. Mais je vous dirai ceci : vous devez le voir. Il sera projeté à Fantasia le 22 juillet. Allez-y et laissez-moi vos commentaires. J’aimerais bien pouvoir en parler avec quelqu’un qui pourra me comprendre.
Note : J’en sais foutrement rien…
* Le film est présenté à Fantasia le 22 juillet.
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