Pour la plupart des élèves de l’école secondaire, les examens finaux sont un cauchemar de stress et d’anxiété. Ce n’est toutefois pas le cas pour la géniale Lynn (Chutimon Chuengcharoensukying), dont le talent pour les mathématiques complexes est immédiatement évident pour tout le monde. Or, ce talent pour les chiffres fait que Lynn comprend que les finances de sa famille ne vont pas très bien. Ceci la mène à devenir flexible par rapport aux règlements, juste un peu, et à aider une amie qui a de la difficulté avec ses résultats scolaires. Plus son bassin de « clients » s’élargit, plus ses techniques deviennent complexes. Mais le gros coup qu’elle prépare est possiblement une erreur de calcul. Lynn devra faire preuve de tromperie, de précision, de voyage vers un autre fuseau horaire – et de l’aide du tout aussi génial Bank, qui déteste profondément les tricheurs.
Inspiré d’événements réels, Bad Genius du scénariste et réalisateur thaïlandais Nattawut Poonpiriya fait suite à son premier film où de jeunes fêtards étaient en péril, Countdown (2012).
Ce qui est omniprésent dans ce film dès le début, c’est le bon sens avec lequel Lynn prend ses décisions. On la voit décortiquer à une vitesse phénoménale toutes les dépenses que sa nouvelle scolarité engendrerait à son père. Dès cet instant, on sait qu’on est face à un personnage honnête et empathique. Pourtant, très rapidement les choses vont évoluer pour elle. Brillante, elle a l’âme d’aider sa meilleure amie à réussir ses examens. Mais pourquoi se priver de son don lorsque celui-ci peut nous rapporter gros?
De fil en aiguille, une véritable petite organisation de réussite scolaire va se mettre en place, toujours plus grande, toujours plus risquée. Jusqu’où cela ira? Vont-ils tous être condamnés ou s’en sortiront-ils indemnes? Enfin, est-ce possible de dire « stop » et de revenir ensuite dans le droit chemin. La base de tout ce questionnement est la distribution des chances et de l’argent à la naissance, les plus aisés, même moins bons académiquement, finissent souvent par être ceux qui ne prennent pas les risques et qui, finalement, s’en sortent toujours.
Également, se pose la question de la nécessité de toujours vouloir être le ou la meilleur(e). Entre être honnête ou le meilleur de la promotion, que choisiriez-vous?
En lisant la description, on pouvait se demander si cela n’allait pas être un remake des Surdoués passent le bac, film français des années ’80, qui faisait sourire, mais ne présentait pas des personnages très malins. Dans Bad Genius, c’est tout l’inverse. Même si la fine équipe n’est pas académiquement au maximum de ses capacités, leur inventivité n’est pas à reconsidérer.
Un film plein d’humour, avec des questionnements intemporels face à l’équité, l’honnêteté et la réussite facile.
Note : 9 /10
* Le film sera diffusé à Fantasia le 21 juillet.
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