Tout le monde porte un jardin en lui. Il nous permet d’exprimer notre créativité.
Frank Cabot
Frank Cabot, jardinier, horticulteur et philanthrope influent raconte sa quête personnelle de la perfection par la création de ses jardins Les Quatre Vents. Étendus sur plus de 8 hectares, ses jardins de style anglais ouvrent leur porte pour la première fois à une équipe de tournage pour ce rendez-vous hors du commun. Se sachant atteint d’une maladie pulmonaire dégénérative et avec peu de temps à vivre, il se confie à notre caméra. Nichés au sommet de Mont Murray dans la région de Charlevoix au Québec, Les Quatre Vents sont devenus sous l’impulsion de Frank Cabot l’un des plus beaux jardins privés du monde. Créés sur trois générations, ils sont un lieu enchanté de beauté et de surprise, un chef-d’œuvre horticole du 21e siècle.
Présenté en première au Festival de cinéma de la Ville de Québec où il a gagné le Prix du meilleur film canadien décerné par le public, The Gardener est le premier long métrage de Sébastien Chabot. Le film est un portrait historique de la région de La Malbaie, mais c’est surtout un hymne au printemps, à la nature. Avec l’hiver qui n’en finit pas et le printemps qui tarde à arriver, c’est là un rayon de soleil.
The Gardener est un voyage au cœur du domaine des Quatre Vents, durant lequel la musique originale de Luc Saint-Pierre ajoute une part de magie, de rêve. Au début du film, les mélodies rappellent certains airs des contes de fées, de La Belle et la Bête et de La Belle au bois dormant. La musique accompagne les bruits de la nature : le chant des oiseaux, les bruits des insectes, les hennissements des chevaux, l’écoulement de l’eau, etc. La musique est en parfaite harmonie avec la nature. Une grande quiétude se dégage de l’ensemble.
Par leur aménagement, les jardins sont une symphonie horticole, au dire même de Frank Cabot. La floraison se fait par mouvements, au fil des saisons. Tout est pensé, orchestré. C’est une œuvre d’art en mouvement.
Cabot a hérité du domaine familial en 1965. Il attendra 10 ans avant d’entreprendre ses travaux d’aménagement et il y travaillera tout au long de sa vie. Le jardin lui dictait quoi faire. Les jardins sont à l’image de la sensibilité d’un homme face à la nature, ce qui le différencie de beaucoup de jardins célèbres. C’est une ode à la beauté du monde.
La variété des aménagements et les contrastes contribuent à la fascination du visiteur (ici du spectateur). Les jardins se présentent comme une série d’expériences. Cabot a d’ailleurs dessiné le meilleur parcours à suivre afin que ce voyage soit des plus intéressants.
Des constructions inusitées jalonnent le parcours du visiteur : une arche de 30 mètres, un pigeonnier face à un miroir d’eau, deux maisons de thé japonaises, un pont de lune (dont le reflet sur l’eau crée l’illusion d’un cercle parfait), deux ponts de corde, etc.
Cabot a d’ailleurs fait plusieurs voyages. Il a visité de nombreux jardins, mais a fait aussi des expéditions. Il se plaisait à voir les plantes dans leur environnement naturel afin de l’aider à leur trouver la meilleure place dans ses jardins.
« Parcourir un jardin, c’est la joie de la découverte », dira le jardinier. Et c’est exactement ce à quoi s’employait Frank Cabot avec ses jardins. Il cherchait l’harmonie, la communion des éléments, et adorait voir la réaction des visiteurs face à son œuvre.
Le parcours cinématographique que nous propose Sébastien Chabot est vraiment intéressant. Plusieurs gros plans de fleurs, des points de vue magnifiques, qui accompagnent les propos des différents intervenants.
J’espère un jour avoir le bonheur de parcourir Les Quatre Vents, d’entrer en communion avec une nature riche, diversifiée, aménagée par un homme passionné animé par une vision unique.
Bienvenue dans le jardin d’Éden de Frank Cabot!
Note : 8/10
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