« Moi je n’ai pas peur de mourir, j’ai peur de perdre la vie. »
Après avoir passé 4 ans en prison pour trafic de stupéfiants, Dino connaît la gloire en interprétant le parrain de la mafia dans la télésérie Omertà. Aujourd’hui âgé de 72 ans, il se prépare à jouer ce qui pourrait être son dernier rôle.
Présenté à Fantasia et à Cinévue, Mon ami Dino est un délectable mélange entre la réalité et la fiction. Un procédé permettant à Jimmy Larouche d’aller chercher un niveau de réalisme rarement atteint au cinéma. Les prestations des comédiens professionnels et des non-professionnels (amis et famille de Dino, personnel médical, etc.) sont sublimes.
Tout au long du film, une grande question subsiste : qu’est-ce qui est vrai et qu’est-ce qui relève de la fiction? Et elle en apporte plusieurs autres : Dino Tavarone est-il vraiment mourant? Le personnel médical est-il composé de comédiens? Est-ce la vraie famille de Dino?
Pour ajouter à l’incertitude, plusieurs amis de Dino viennent lui rendre visite alors qu’il ne va pas très bien. On voit d’ailleurs Michel Côté et Manuel Tadros, deux amis qu’il a connus lors du tournage d’Omertà.
De plus, bien que la structure narrative du film ait été déterminée au préalable, 100 % des dialogues ont été improvisés lors du tournage. Plus de 40 heures d’images ont été filmées à deux caméras afin d’obtenir, au final, un film d’une durée de 1 h 24.
Au-delà du mystère entre réalité et fiction, Mon ami Dino est un film touchant, qui montre de façon honnête la vie d’un homme repenti. Notre système de justice est basé sur l’idée qu’un homme peut changer de vie après un séjour en prison. Et Dino Tavarone en est un bel exemple. Il parle, ici, de son passé et de ses erreurs, ainsi que de ses fiertés. Il nous parle aussi de sa fille, à qui il a été présenté alors qu’elle avait déjà 9 ans. Il s’agit d’ailleurs d’une des belles scènes de ce film. Une scène à la fois émouvante et triste, alors que le réalisateur demande à Mérédith (la fille de Dino) : « Je sais que tu considères Dino comme un ami, mais le considères-tu comme un père? » Et elle, incapable de répondre, les yeux pleins d’eau, ne peut faire autre chose qu’un sourire de malaise.
Puis, il y a la musique qui rappelle l’Italie. Petite musique à la mandoline, chaleureuse et touchante. D’accord, mon amour de la culture italienne fausse peut-être la chose. Mais quoi qu’il en soit, la musique touche la cible et rappelle les racines italiennes de l’acteur québécois.
Quelque part entre réalité et fiction, entre souvenir et vision de l’avenir, Mon ami Dino offre un accès privilégié à l’univers de ce sympathique anarchiste. Rires et larmes sont au rendez-vous dans cette expérience cinématographique unique.
Note : 8/10
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