Les Vaillants – Précarité

Affiche du documentaire Les VaillantsDans un HLM enclavé dans l’un des quartiers des plus défavorisés de Montréal, Monique, Ginette, Yimga, Élisabeth, José, René (et bien d’autres) livrent une bataille où le moindre geste compte. Ensemble, par des efforts quotidiens, résidents et intervenants opposent vitalité sociale et engagement citoyen aux dangers d’une vie fragilisée par la précarité. Construit à la manière d’une fresque au cœur du HLM, loin des clichés et des idées reçues sur les quartiers que l’on appelle « difficiles », Les Vaillants nous plonge au cœur d’une communauté unique.

Le documentaire Les Vaillants de Pascal Sanchez montre le quotidien des habitants d’un HLM du quartier Saint-Michel : enfants, adolescents, jeunes adultes, parents, intervenants. Ces gens forment une microsociété que le réalisateur présente sans jugements.

Il est intéressant de signaler que l’une des premières expériences significatives de Sanchez avec une caméra a été La Course Destination Monde à laquelle il a participé en 1996-1997 et qui s’est révélé être pour lui « une école du regard extrêmement féconde ».

Son regard est ici curieux sans être voyeur ni empreint de clichés : Une dame s'occupe de ses oiseaux, dans Les Vaillants.« Je me suis plongé dans ce film comme un photographe de rue à la recherche de moments décisifs. Avec ma caméra, j’ai cherché à être attentif aux manifestations des efforts de chacun dans ce quartier où la vie est souvent très rude. J’ai fait confiance aux petites choses, aux accolades, à l’attention à l’autre et au travail quotidien pour dresser le portrait de cette bataille collective », confiait-il.

Au début du film, deux extraits des carnets de tournage du réalisateur sont présentés. On apprend alors que, à la fin du tournage, le montage image terminé, un jeune du HLM a été tué par balles. Ce n’est pourtant pas cette violence qui transparaît dans le documentaire. Au contraire, le HLM a presque des airs de grande famille. Une famille avec ses problèmes, mais quelle famille n’en a pas.

On nous montre les différentes ressources mises à la disposition des résidents, de même que leur fonctionnement : l’association des locataires (et leurs assemblées), les activités qu’elle organise (épluchette de blé d’Inde, souper de Noël, etc.), la maison des jeunes (et ses règles), l’aide aux devoirs pour les plus jeunes… On voit le cheminement des locataires et leur implication. On les suit ainsi sur une année.

Des intervenants discutent entre eux, assis à une table, dans Les Vaillants.Des produits alimentaires au rabais sont également offerts aux différentes familles. Tel un marché, voire presque une épicerie, les familles, accompagnées d’un intervenant, peuvent ainsi s’approvisionner en denrées. Par ses quelques plans, on perçoit bien, d’une part, la précarité des familles et, d’autre part, le dévouement des intervenants.

Sanchez donne la parole à des gens qui n’ont pas l’habitude de l’avoir. Ces gens, si souvent laissés-pour-compte et jugés, acceptent de se livrer, de se dévoiler petit à petit. C’est un film lent, où l’entraide et les discussions tiennent lieu d’action.

Les Vaillants présente un métissage culturel, une diversité des langues et des croyances, mais, surtout, une communauté tissée serrée au sein de laquelle des gens dévoués travaillent au bonheur et au bien-être des familles du HLM.

Note : 7/10

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