Pendant qu’une série d’enlèvements de jeunes garçons sévit à Montréal, Félix, 10 ans, termine son année scolaire dans une banlieue d’apparence paisible. Enfant imaginatif et sensible, Félix a peur de tout : du possible divorce de ses parents, des maniaques qui s’en prennent aux petits garçons, des voisins louches, et même du sida. Peu à peu, les démons imaginaires de l’enfant côtoient ceux d’un monde réellement inquiétant.
Depuis près d’un an qu’on en entend parler : « Les Démons, de Philippe Lesage gagne un prix… » « Les Démons gagne un autre prix… » J’ai finalement eu l’occasion de voir ce film québécois grâce à l’ONF qui a rendu les films nommés au gala des prix Jutra – Oups!!! je veux dire au Gala du cinéma québécois – disponibles en ligne.
Rappelons que le film a eu sa première mondiale, en compétition officielle du 63e Festival international du film de San Sebastian, il a ensuite été projeté au 30e Festival international du film francophone de Namur avant d’aller en Allemagne au Festival de Hambourg. Mes attentes étaient donc élevées. Résultat? Une grande déception.
Le film de Lesage est certes très intéressant. Mais il est aussi la première œuvre de fiction d’un réalisateur de documentaires (Laylou, 2011). Je veux être clair. Je n’ai pas détesté Les Démons. C’est seulement que je ne vois pas pourquoi on en a tant parlé, alors que d’autres films, certainement meilleurs, n’ont pas fait parler d’eux.
Il y a deux choses, par contre, que j’ai bien aimées. Le réalisateur a eu le courage de faire un film avec une distribution principalement constituée d’enfants. Ce n’est pas une mince affaire. Le long métrage est aussi constitué en grande partie de plans fixes. À plusieurs moments, on ne voit même pas les visages des personnages. Parfois, on ne voit que leurs jambes. Ça crée une belle incertitude.
Le fait que les adultes sont très peu présents dans le film ajoute quelque chose de bon. Mais des questions – ou incompréhensions – subsistent. Pourquoi nous offrir une belle séquence de crise familiale, pour ensuite passer à autre chose et ne plus laisser rien paraître? Pourquoi laisser croire que celui qui enlève les enfants est un récidiviste alors qu’il semble incroyablement bouleversé par le seul enlèvement que l’on voie dans le film? Faire une sortie scolaire qui est une chasse au trésor dans un boisé alors qu’il y a supposément plusieurs enfants qui ont été enlevés n’est-elle pas une idée qui devrait inquiéter les parents?
Toutes ces questions font en sorte que je ne suis pas d’accord avec les « oh » et les « ah » prononcés autour de Les Démons. Quoi qu’il en soit, vous pouvez le regarder pour la qualité des plans proposés par le réalisateur. Une belle technique, mais une histoire qui laisse songeur.
Note : 6.5/10
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