Leo, 11 ans, possède un pouvoir extraordinaire : comme un fantôme, invisible de tous, il s’envole et passe à travers les murs. Avec Alex, un policier, il se lance à la poursuite d’un vilain gangster qui veut s’emparer de New York à l’aide d’un virus informatique. À eux deux, ils ont 24 heures pour sauver la ville…
J’étais un peu septique à la lecture du résumé. Je craignais de voir une nouvelle version de Spiderman ou d’un autre superhéros américain qui combat le crime et où la violence est très présente. Mais j’ai été agréablement surprise par le film policier fantastique d’animation franco-belge Phantom Boy, des coréalisateurs d’Une vie de chat, Alain Gagnol et Jean-Loup Felicioli. Edouard Baer, Jean-Pierre Marielle et Audrey Tautou prêtent leur voix aux personnages principaux.
Tout d’abord, un mot sur la facture visuelle. Avec tous les films d’animation qui sortent en 3D, il est osé de présenter un animé entièrement réalisé à la main sur papier avant une quelconque opération informatique. Les réalisateurs ont fait ce choix afin que « le trait du dessin garde toute sa fragilité et sa sensibilité. » C’en est presque rafraîchissant.
Ce n’est pas que le trait qui soit fragile : le jeune héros lutte de toute sa personne contre une maladie. On nous le montre aussi avec sa famille : comme un être vulnérable et battant aux yeux de ses parents, et héroïque aux yeux de sa petite sœur. Lorsqu’il fait la connaissance d’Alex, il vit déjà depuis un mois à l’hôpital où il reçoit de nombreux traitements. Mais, malgré son état, il souhaite faire profiter le policier de son don et collabore avec lui à l’enquête sur le gangster, bien que le chef de la police l’ait averti qu’il lui était interdit de travailler sur cette affaire.
Par ailleurs, les décors sont faits avec des craies à la cire sur papier avant d’être retravaillés : « Les coups de crayon et le passage de la craie sont visibles à l’écran. Tout ceci concourt à donner une vision personnelle de [New York,] cette ville si cinématographique », expliquait l’équipe du film.
On est ici dans le combat classique entre le bien et le mal, Leo et Alex faisant naturellement partie du premier clan. On s’imagine assez bien lequel des deux clans triomphera – on est tout de même dans un film pour enfants –, mais cela ne se fait pas sans risque pour le jeune garçon. Son pouvoir, qu’il a découvert en même temps que sa maladie, n’est pas à toute épreuve. Il se doit de rentrer dans son corps avant de disparaître à jamais…
Une histoire d’amour est aussi sur le point de naître entre Alex et une journaliste intrépide, la belle Mary. La jeune femme prend beaucoup de risques, mais ce qu’elle ne sait pas, c’est qu’elle est protégée par un jeune fantôme.
Si vous pouviez traverser les murs comme le jeune héros de Phantom Boy, que feriez-vous de ce pouvoir?
Note : 7/10
En salle au Québec le 26 février.
© 2023 Le petit septième
La mise en couleurs du film est aussi très intéressante. Voici une courte vidéo qui explique comment la production s’y est prise.
https://www.youtube.com/watch?v=LbRGTTBkWDw