L’arrivée, encore une fois, du temps des fêtes, c’est aussi le temps des bilans. Pour nous, au Petit Septième, le bilan signifie « top 5 ». C’est donc avec plaisir que je vous présente ma liste des cinq meilleurs films que j’ai vus en 2015.
5 – Nouvelles, nouvelles (Québec, Olivier Godin) : Dans la ville de Montréal, cet hiver-là, il y a une fille. Trois capitaines lui font la cour. Le cinéma a tué Jean-Baptiste Lamirande, le funeste Libérateur, qui ressuscite un peu avant Noël. Héloïse, une actrice amnésique ayant égaré sa montre, fait l’objet d’une recherche de personne disparue. Lamirande se charge de la ramener à sa mère. Il se retrouve au cœur d’une intrigue rocambolesque où des personnages gravitant au bar de l’auberge La voie lactée s’entretiennent et devisent poétiquement. Dans ce voyage au pays des mots, on ne rencontre pas que des gens recommandables et honnêtes, mais le héros saura remettre tout en ordre avant de retourner au royaume d’où on l’a extirpé. Et la messe de minuit aura lieu comme chaque année.
Ce film poétique vous amènera là où peu de films québécois l’ont fait avant. Des décors minimalistes, des acteurs impliqués et un voyage dans l’étrange.
4 – Amy (Grande-Bretagne, Asif Kapadia) : Dotée d’un talent unique au sein de sa génération, Amy Winehouse a immédiatement capté l’attention du monde entier. Authentique artiste jazz, elle se servait de ses dons pour l’écriture et l’interprétation afin d’analyser ses propres failles. Cette combinaison de sincérité à l’état brut et de talent a donné vie à certaines des chansons les plus populaires de notre époque. Mais l’attention permanente des médias et une vie personnelle compliquée associées à un succès planétaire et un mode de vie instable ont fait de la vie d’Amy Winehouse un château de cartes à l’équilibre précaire. Le grand public a célébré son immense succès tout en jugeant à la hâte ses faiblesses. Ce talent si salvateur pour elle a fini par être la cause même de sa chute. Avec les propres mots d’Amy Winehouse et des images inédites, Asif Kapadia nous raconte l’histoire de cette incroyable artiste, récompensée par six Grammy Awards.
Cette auteure, compositeure, interprète, morte à seulement 27 ans, aura laissé une onde de choc à sa mort. Le film de Kapadia raconte son histoire sans rien cacher et sans épargner personne.
3 – Adieu au langage (Suisse/France, Jean-Luc Godard) : Le propos est simple. Une femme mariée et un homme libre se rencontrent. Ils s’aiment, se disputent, les coups pleuvent. Un chien erre entre ville et campagne. Les saisons passent. L’homme et la femme se retrouvent. Le chien se trouve entre eux. L’autre est dans l’un. L’un est dans l’autre. Et ce sont les trois personnes. L’ancien mari fait tout exploser. Un deuxième film commence. Le même que le premier. Et pourtant pas. De l’espèce humaine, on passe à la métaphore. Ça finira par des aboiements. Et des cris de bébé.
Voilà probablement le film le plus spécial que j’ai vu dans les dernières années. Une aventure pour les amateurs de cinéma d’essai. Godard crée, avec son dernier film, un genre de suite à son chef-d’œuvre (certains diront plutôt « déchet ») À bout de souffle.
2 – Love (France/Belgique, Gaspar Noé) : Un 1er janvier au matin, le téléphone sonne. Murphy, 25 ans, se réveille entouré de sa jeune femme et de son enfant de deux ans. Il écoute son répondeur. Sur le message, la mère d’Electra – son ex – lui demande, très inquiète, s’il n’a pas eu de nouvelle de sa fille disparue depuis longtemps. Elle craint qu’il lui soit arrivé quelque chose de grave. Au cours d’une longue journée pluvieuse, Murphy va se retrouver seul dans son appartement à se remémorer sa plus grande histoire d’amour, deux ans plus tôt, avec Electra. Une passion contenant toutes sortes de promesses, de jeux, d’excès et d’erreurs…
Gaspar Noé, on adore ou on déteste. Quoi qu’il en soit, il ne laisse personne indifférent. Une fois encore, il ose pousser la note encore un peu plus loin avec ce film qui montre l’amour, la passion et la tristesse.
1 – Youth (Italie/France/Suisse/Grande-Bretagne, Paolo Sorrentino) : C’est le printemps, Fred et Mick, deux vieux amis approchant les quatre-vingts ans, sont en vacances dans un bel hôtel au pied des Alpes. Fred, compositeur et chef d’orchestre, est désormais à la retraite. Mick, réalisateur, travaille toujours. Les deux amis savent que le temps leur est compté et décident de faire face à leur avenir ensemble. Ils portent un regard curieux et tendre sur les vies décousues de leurs enfants, sur la jeunesse flamboyante des scénaristes qui travaillent pour Mick, et sur les autres occupants de l’hôtel… Contrairement à eux, personne ne semble se soucier du temps qui passe. Tandis que Mick s’empresse de terminer le scénario qu’il considère comme son dernier film, Fred, lui, n’a aucune intention de revenir à la carrière musicale qu’il a abandonnée depuis longtemps. Mais quelqu’un veut à tout prix entendre ses dernières compositions et le voir diriger un orchestre à nouveau.
Après La grande bellezza, Sorrentino nous offre un autre film digne d’un grand cru. Le vieillissement du corps est toujours son sujet principal. Mais cette fois, il le met en opposition. Et que dire de la photographie du film… Des images à couper le souffle.
Mentions : Je dois tout de même donner une mention spéciale à La famille Bélier. Ce film à non seulement remporté un succès monstre en France, mais il a aussi réussi outre–mer. Un film touchant, sans tomber dans le mélodrame. Une œuvre à voir et à revoir.
Et vous, quels films vous ont marqués en 2015? Donnez-moi votre opinion.
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