Les êtres chers – Mélancolie

Affiche du film Les êtres chersL’histoire débute en 1978 dans un petit village du Bas-St-Laurent, alors que la mort tragique de Guy ébranle la famille Leblanc. Pendant de nombreuses années, la cause réelle de son décès est cachée à certains membres de la famille, dont son fils David (Maxim Gaudette). À son tour, celui-ci fonde une famille avec sa femme Marie (Valérie Cadieux). Il élève ses enfants, Laurence (Karelle Tremblay) et Frédéric, avec tout son amour, mais porte au fond de lui un vague à l’âme persistant.

Les êtres chers de Anne Émond est un film sur l’amour filial, le secret, la transmission et la rédemption. Il s’agit du deuxième long métrage de la réalisatrice. Son premier film, Nuit #1, avait eu beaucoup de succès dans différents festivals. Elle a récemment commencé le tournage de troisième film, Nelly pour Nelly Arcand.

David est mélancolique, et ce, bien qu’il ait une petite famille heureuse. L’étymologie du mot mélancolie est « bile noire », et renvoie à la théorie des humeurs d’Hippocrate. Selon cette théorie, il y aurait quatre humeurs, dont la bile noire qui serait associée à la tristesse, à un vague à l’âme. Ainsi, sans raison apparente, le bonheur semble échapper au personnage. Sa femme lui rappelle tout de même sa chance. Elle prépare les déclarations de revenus de plusieurs villageois. Il lui demande alors avec humour : « Pis, femme, c’est qui le plus riche du village? », ce à quoi elle lui répond : « C’est toi, mon amour. » Et ce n’est bien sûr ici pas lié à leur situation financière.

Les paysages sont aussi très importants. Le film a été tourné dans le Bas-St-Laurent. Le fleuve et la forêt font partie du protagoniste. Assis sur le perron de leur maison qui fait face à l’eau, il observe le fleuve en chantonnant. Il se balade souvent en forêt et chasse le lièvre, avec une certaine culpabilité, une forme de honte d’enlever la vie à un petit être innocent.

David et Laurence marche au bord du fleuve dans Les êtres chers.Dans la plupart des films, il n’y a qu’un seul personnage principal. Mais ici, un peu après la moitié du film, le personnage de David devient secondaire au profit de celui du personnage de sa fille Laurence qui devient central. Elle a un tempérament proche de celui de son père et devra choisir entre ce mal de vivre, que l’on pourrait presque qualifier d’héréditaire, et la vie.

Les êtres chers est un film d’une grande humanité. Quand la souffrance et la mélancolie semblent se transmettre d’une génération à l’autre…

Note : 8/10

 

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