Cinq amis depuis plus de trente ans, Kiki (Kad Merad), Bilou (Charles Berling), Gérôme (Benoît Magimel), Tony (Vincent Moscato) et Pancho (Jean-François Cayrey), ayant renoncé depuis longtemps à leurs rêves d’adolescents, découvrent un beau jour que le plus assagi de la bande plaque tout pour faire son tour du monde en bateau. En comprenant ce que cache cette décision soudaine, cela réveille leurs plus vieux rêves. Où sont passés leurs 20 ans? Ceux de l’époque où ils voulaient tout casser.
Le premier long métrage de Philippe Guillard, Le fils à Jo (2011), avait eu un bon succès populaire en France. Son deuxième film, On voulait tout casser, est une comédie dramatique où le drame supplante l’humour bien que le film n’en soit pas dénué.
Avant de travailler dans le milieu du cinéma, le réalisateur a fait son chemin dans le monde du sport. Son expérience du rugby a façonné l’homme qu’il est devenu : « Je ne pensais pas qu’un jour je réaliserais un film et aujourd’hui, ça me manquerait de ne plus me retrouver sur un plateau où je me sens parfaitement à ma place avec l’équipe. Ça me renvoie au rugby d’ailleurs : le partage, l’échange, l’apprentissage, la générosité… »
Tout le film tourne autour de ces valeurs : partage, échange, apprentissage, générosité. Les cinq vieux amis se retrouvent face à une situation difficile qui contribuera à renforcer leur amitié, mais cela ne se fait pas sans difficulté. L’acceptation est aussi au cœur du propos, et cela, d’une multitude de manières. Ces hommes ont tous des « démons » à affronter. Ils pourront compter sur l’aide de leurs amis, mais ils devront aussi réaliser certaines choses par eux-mêmes, songer à leurs propres manques, à leurs erreurs.
Peu après le début du film, Kiki montre à ses potes son nouvel achat : un voilier. Cet achat impulsif changera la donne et resserrera les liens qui les unissent. Les grandes histoires d’amitié au cinéma nous sont souvent présentées d’un point de vue féminin. Il est rare qu’un film porte sur l’amitié entre hommes, et tous les non-dits qui en découlent. Parce que, oui, les femmes se confient plus facilement que les hommes.
On nous montre également de beaux moments de complicité, dont une balade dans une Renaud Gordini, un modèle de la fin des années 1960, qui ramène les cinq hommes dans leurs jeunes années. Et ils font cette balade en costard, ce qui ajoute un je ne sais quoi d’amusant.
J’ai été agréablement surprise par ce film, qui nous enseigne qu’il faut parfois prendre des risques dans la vie et que ça ne sera pas toujours facile.
On voulait tout casser est une histoire pleine de tendresse dans laquelle les hommes n’ont pas peur de se dire qu’ils s’aiment. Il en faut de l’amour pour qu’une pareille amitié traverse trois décennies.
Note : 8/10
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