Après plusieurs années d’errance, d’addiction et l’échec de son couple, Cheryl Strayed (Reese Witherspoon) prend une décision radicale : elle tourne le dos à son passé et, sans aucune expérience, se lance dans un périple en solitaire de 1700 kilomètres, à pied, avec pour seule compagnie le souvenir de sa mère disparue (Laura Dern)… Cheryl va affronter ses plus grandes peurs, approcher ses limites, frôler la folie et découvrir sa force.
Le film Wild de Jean-Marc Vallée (qui a notamment réalisé C.R.A.Z.Y. et Dallas Buyers Club) est basé sur l’histoire vraie de Cheryl Strayed, qui a décidé de parcourir la Pacific Crest Trail (PCT). Reese Whiterspoon, qui a coproduit le film avec Bruna Papandrea, avait été très émue à la lecture du livre de Strayed. Elle a alors contacté l’auteure qui a accepté de lui confier les droits d’adaptation. Cheryl Strayed était d’ailleurs sur les lieux du tournage, et elle revivait avec émotion, derrière les moniteurs, les scènes de sa vie qu’incarnait Whiterspoon.
À l’image du phénix, Cheryl tente de renaître de ses cendres, de réunir tout ce qui reste de celle qu’elle était, de celle que sa mère a aimée. Des scènes de sa vie d’avant se superposent aux scènes de sa marche, montrant dans le désordre différents souvenirs de son enfance jusqu’à son départ. Cette non-linéarité des souvenirs permet d’entretenir un certain mystère autour des raisons qui ont poussé cette femme à entreprendre une telle aventure (du moins, pour tous ceux qui n’ont pas lu le livre). Mais bien que ces scènes du passé soient intéressantes, j’aurais aimé suivre un peu plus le personnage sur la PCT.
La trame sonore est excellente, et ce, tout au long du film. Des chansons de circonstances pour un voyage en solitaire ou un road trip, dont El condor Pasa de Simon & Garfunkel, Walk Unafraid de First Aid Kit et Be my Friend de Free…
Au cours du visionnement, je n’ai pu m’empêcher de penser au film Into the Wild de Sean Pean, où un jeune homme choisit de tout abandonner et de partir à l’aventure. Mais sa grande aventure prend des airs de cauchemar. Et on vient à craindre pour Cheryl. On espère que son aventure à elle se terminera bien.
À d’autres moments, on pense au Petit Prince de Saint-Exupéry de par le renard qui semble la suivre et veiller sur elle. À chaque fois qu’elle est à bout, prête à craquer ou à abandonner, il se présente à elle. Il l’aide à traverser cette longue et douloureuse (au sens figuré comme au sens propre) épreuve.
Wild est un voyage initiatique au cœur d’une nature grandiose et, le plus souvent, hostile. Et l’actrice n’a pas été épargnée pendant le tournage : « Je n’aurais jamais pu jouer ce rôle si je n’avais pas aimé la nature car cela a été extrêmement difficile à tous les niveaux… et beaucoup plus physique que je ne l’avais imaginé! Il a fallu que je fasse l’ascension d’une montagne, que je traverse une rivière en gardant l’équilibre, que je marche en ayant de la neige jusqu’à la poitrine et que je plonge dans un fleuve aux eaux glaciales. Je ne pensais pas que ce serait aussi dur, mais ça a aussi été très enrichissant », confiait Whiterspoon. Et pour le réalisme, l’actrice a porté un sac à dos très lourd.
Mais je laisse le mot de la fin à Jean-Marc Vallée : « L’histoire de Cheryl nous rappelle humblement qu’en dépit des difficultés et de la cruauté de la vie, il ne tient qu’à nous d’en apprécier la beauté. »
Note : 8,5/10
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