2 temps, 3 mouvements – Dure adolescence

2 temps 3 mouvements - affichePremier long métrage de Christophe Cousin, 2 temps, 3 mouvements aborde la question des remous de l’adolescence. Cette coproduction France-Québec a remporté, en août dernier, le prix du meilleur long métrage, décerné par le Jury des Jeunes (Youth Jury), au Rhode Island International Film Festival. Victor (Zacharie Chasseriaud), un jeune Français nouvellement arrivé au Québec qui a récemment perdu son père, est témoin du suicide d’un gars de son âge qui a sauté du toit de l’école. Paniqué, il s’empresse de descendre du toit pour aller voir le corps. Le gars a encore les écouteurs de son lecteur MP3 dans les oreilles. Sans vraiment réfléchir, Victor prend le MP3, déclenche l’alarme incendie de l’école pour qu’on trouve le corps et court se réfugier chez lui. Il cherchera à en savoir davantage sur le suicidé, de même que sur ses motivations.

Le film montre aussi les relations difficiles entre parent et enfant durant l’adolescence. Maintenant seul avec sa mère (Aure Atika), Victor la juge sévèrement. Il voudrait passer plus de temps avec elle, mais il la rejette également. Il ne lui parle pas du gars qui s’est tué. Il éprouve peut-être une forme de culpabilité, ayant voulu intervenir pour empêcher cette mort. Il faut dire qu’il n’y a pas vraiment de dialogue entre sa mère et lui.

Dans les jours qui suivent l’accident, Victor tente d’en apprendre davantage sur le mort. Il va même chez ses parents et trouve une raison bidon pour s’introduire dans la chambre de François. La mère de ce dernier (Anne-Marie Cadieux) finira par lui demander de partir. L’attitude de Victor, qui cherche ainsi à s’introduire chez le suicidé, est pour le moins surprenante. Il ira même à l’enterrement, se tenant à l’écart. Pour trouver des réponses à ses questions, il se tournera vers Samuel, un ami de François. Victor et Samuel développeront une relation d’amitié et traîneront ensemble dans les rues de Québec.

Quelques points m’ont tout de même dérangée. Dans quelques scènes au début du film, Victor flirte avec une fille de sa classe (Philomène Bilodeau). Il l’invite chez lui. Ils ont une relation sexuelle. Puis elle disparaît du film. Qu’il ne souhaite plus la revoir n’est pas un problème, mais ce personnage est carrément abandonné sans explication. C’est d’autant plus dérangeant du fait qu’il est suggéré qu’il s’agit d’un premier rapport sexuel pour la jeune fille. Par ailleurs, le protagoniste est totalement désespéré après le suicide de l’inconnu. En rentrant de l’école le jour de l’accident, il boit une très grande quantité d’alcool pour oublier. Mais il semble aussi s’en remettre bien vite. Le lendemain, tout semble normal. Le film tourne autour du silence et du non-dit, ce qui en soi n’est pas une mauvaise chose, mais peut-être ici aurait-il été intéressant d’accéder davantage aux sentiments de Victor.

2 temps, 3 mouvements présente la détresse, l’indécision et la soif d’expérience, traits caractéristiques de l’adolescence.

Note: 6,5/10

 

Note : 6,5/10

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