À noter que si vous n’avez pas vu le film Marius et que vous avez l’intention de le regarder, il serait mieux de ne pas lire ceci tout de suite. Regarder le film avant.
Fanny, amoureuse et abandonnée, apprend qu’elle attend un enfant de Marius. Elle se retrouve en position dramatique de fille-mère, incapable d’assurer son propre avenir et celui de son enfant. Elle devra alors choisir entre attendre le retour de l’amour de sa vie (parti pour 5 ans) ou accepter avec l’approbation de sa mère et du grand-père de son enfant, César, de se marier avec un commerçant prospère du Vieux-Port, Honoré Panisse, de trente ans son aîné. Fanny devra choisir entre son cœur et l’honneur de sa famille.
Dans la deuxième partie de l’œuvre de Daniel Auteuil, Fanny passera de jeune femme rêvant d’amour, à mère seule voulant assurer l’avenir de son enfant. En plus de ce poids personnel, Fanny a sa mère sur le dos. Celle-ci veut absolument que Fanny se marie, avant que la communauté sache qu’elle attend un enfant. L’importance de l’honneur, pour une fille, est au centre de l’intrigue de ce deuxième volet. Nous passerons de moments particulièrement drôles – notamment lorsque Honorine (la mère de Fanny) est complètement hystérique lors de discutions avec César qui, lui, est calme comme ce n’est pas possible – à des moments plus dramatiques.
On revient aussi sur l’amitié entre hommes, alors que les amis de César tentent de le forcer à se confier. Ils tentent de l’aider comme ils peuvent, avec tout le malaise que cela cause. Tout le monde sait qu’un homme n’a pas besoin de se confier… Fanny passe rapidement de la comédie au drame. Dans le premier film, il y a beaucoup de moments amusants. Dans la première partie du deuxième film aussi. Mais après, le côté plus sombre prend le dessus, alors que Fanny se retrouve dans une situation de moins en moins confortable.
Ce volet nous offre quelques phrases qui m’ont marqué. Dans un des moments plus drôles, la sœur d’Honorine lui dit : « avec un amant, on attrape plus facilement un enfant que le million ». Phrase bien placée qui fait baisser la tension pour ramener le film d’un côté plus détendu. Plus tard, Daniel Auteuil nous offre une phrase très frappante lorsqu’il dit à son fils : « le père, c’est celui qui aime ». À ce moment, il fait comprendre à son fils qu’il ne le défendra pas face à son « adversaire ».
Fanny est un film d’amour qui s’éloigne du standard hollywoodien. Malgré sa légèreté, il nous amène à réfléchir sur les relations entre père et fils et aussi sur celles entre une mère et sa fille. Mais, surtout, à savoir ce qui fait d’un homme un père. Est-ce le sang, la présence, l’amour, ou toutes autres raisons?
Je vous suggère donc d’aller voir Marius et Fanny, pour vous détendre, vous inspirer ou simplement pour le plaisir de voir de bons acteurs dans un film beau et touchant.
Note 7.5/10
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