Deux femmes regardent devant elles

Much Ado About Nothing – Shakespeare adapté

Much Ado About Nothing - AfficheParfois on écoute un film en se disant « C’est sûr que ça va être bon ». C’est souvent une bonne façon d’être déçu. C’est ce qui s’est produit pour moi lorsque j’ai regardé Much Ado About Nothing, de Joss Whedon, basé sur la pièce du même nom de William Shakespeare.

Une visite amicale de Don Pedro (Reed Diamond) et de ses deux associés chez son ami le gouverneur Leonato (Clark Gregg) aura des répercussions sur les relations amoureuses de la maisonnée. Benedick (Alexis Denisof) et Beatrice (Amy Acker) passent leur temps à s’engueuler, alors que leur entourage concocte tous les subterfuges imaginables pour qu’ils finissent ensemble. De son côté, Claudio (Fran Kranz) est en amour avec Hero (Jillian Morgese), la cousine de Beatrice, et ce sentiment est partagé. Mais, dû à un subterfuge de Don John (Sean Maher) la veille des noces, Claudio découvre que sa fiancée est infidèle et il rompt brutalement ses vœux. Atteint à son honneur, le père de Hero, Leonato, prépare un plan pour se venger.

Tout d’abord, il faut savoir que ce film est entièrement en noir et blanc. Un choix que je trouve plutôt douteux, compte tenu que le texte (plutôt fidèle à l’original) date du 16e siècle, mais que l’action est contemporaine. Disons que ça fait un drôle de mélange dans lequel trop d’époques sont représentées. D’ailleurs, les termes « My Lord, Prince, Thou, Count et Hath » ne sont vraiment pas adaptés aux personnages qui habitent un monde réel moderne. Il aurait fallu transposer ces termes pour qu’ils soient conséquents avec les personnages. À un moment, ça devient dérangeant, car le ridicule des mots fait en sorte que ne focus que sur cela et non pas sur l’histoire.

Pour ajouter au ridicule, le réalisateur tente d’incorporer des styles d’époque à son action contemporaine. Cet emploi douteux donne une scène de bal avec des personnages en habits et des femmes en robes chics avec des masques à bâtons (style bal du Moyen âge). On se croirait dans une scène d’orgie où tout le monde est habillé. Disons que le résultat est loin d’être aussi réussi que dans le Romeo + Juliet de Baz Luhrman, film dans lequel la transposition du texte très légèrement adapté s’était bien intégrée au monde actuel.

De plus, au théâtre, il est habituel qu’un personnage se parle à voix haute. Mais au cinéma ça fait stupide. Ce n’est pas drôle pour autant, mais juste stupide. Chose qui se produit plusieurs fois pendant le film.

Joss Whedon ne s’arrête pas là, il ajoute des scènes pathétiques de grande comédie burlesque. Dans une de ces scènes, il y a Benedick qui se roule par terre et se cache le visage avec une branche pour faire croire qu’il ne sera pas vu par les trois hommes qui complotent contre lui. Mais non seulement ce n’est aucunement drôle, mais c’est ridicule. Je ne comprends pas comment le réalisateur réussit à convaincre ses acteurs que ça serait bon.

Heureusement que les acteurs sont bons. Malheureusement, leur talent ne parvient pas à sauver ce film qui est tristement ennuyeux. Pour des adaptations de Shakespeare, je vous suggère plutôt les films de Kenneth Branagh, qui sont plutôt bien réussis.

Note 4.5/10

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

© 2023 Le petit septième