Bernard Lortie, fils d’un pêcheur gaspésien en difficultés financières, débarque à Percé, dans le but de trouver un travail, et s’installe chez Geneviève, sa blonde, qui travaille comme serveuse dans l’hôtel local. C’est là que Bernard fait la connaissance de trois jeunes Montréalais venus s’installer dans une cabane de pêcheur abandonnée dans le but d’ouvrir un bar où ils pourront parler politique avec la population. Après quelques jours seulement, les autorités de la ville de Percé apprennent que Paul Rose, Jacques Rose et Francis Simard sont des militants indépendantistes. Elles voient d’un mauvais œil l’arrivée de ces jeunes militants et décident de tout faire pour les faire partir.
La Maison du pêcheur (Alain Chartrand, 2013) est un film politique qui raconte les événements qui ont précédé la crise d’octobre. On y découvre les désormais célèbres frères Rose, Bernard Lortie et Francis Simard, à l’époque où ils faisaient partie du RIN. C’est au moment où ils décident d’aller s’installer en Gaspésie, dans le but d’amener les Gaspésiens, ruinés par le laxisme gouvernemental, à joindre leur cause. Le film est raconté du point de vue de Lortie, qui, tout au long du film, découvrira ce que c’est que d’avoir des convictions. C’est probablement ce qui le convaincra d’adhérer à la cause nationaliste.
Pour le réalisateur, La Maison du pêcheur est un « devoir de mémoire ». D’ailleurs, le sujet qu’il a choisi lui a donné beaucoup de difficultés au niveau du financement. Il a passé 6 années à travailler sur ce film avant de pouvoir le terminer. Il dit avoir persévéré car il a « toujours pensé qu’il y avait un trou de mémoire collective parce que l’enseignement de l’histoire s’est peu fait au secondaire et au cégep. Il faut redonner le sens de l’histoire à nos enfants et à nos petits-enfants. Pour faire évoluer une société, il faut connaître son histoire. Avec le scénariste Jacques Bérubé, on trouvait que l’on parlait de ces gars-là comme des terroristes, mais au fond qui étaient-ils avant et pourquoi ont-ils posé ces gestes? » Il est vrai que, souvent, les cours d’histoire enseignent le point de vue fédéraliste de ces événements. L’autre côté de la médaille est souvent oublié.
Dans un souci de réalisme, et ce, malgré l’ajout d’éléments fictifs, Alain Chartrand a demandé conseil à Paul et Jacques Rose concernant certains éléments du scénario. Il est intéressant de voir un film qui parle de ce qui s’est passé avant Octobre 70. Il faut aussi applaudir la performance des acteurs, qui sont tous excellents. D’ailleurs, Luc Picard est incroyable en propriétaire égoïste qui n’aime que son profit et qui s’en prend aux « méchants » séparatistes.
Chartrand a aussi inséré dans son film plusieurs textes importants de la cause nationaliste. On y voit Lortie lire Nègres blancs d’Amérique de Pierre Vallière. On y entend aussi le Manifeste du FLQ, lu à la télévision en images d’archives.
La Maison du pêcheur est un film fort, qui retrace une parcelle de l’histoire québécoise trop souvent cachée. Il met à jour ce que tout jeune Québécois devrait connaître, et deviendra sûrement un incontournable de la cinématographie québécoise. Comme disait une dame à la sortie de la salle, « ce film devrait être projeté dans les écoles, lors des cours d’histoire. Les jeunes doivent connaître leur histoire, et ce film raconte l’histoire du Québec ».
J’ai envie de terminer ce texte en vous offrant les mots de Michèle Lalonde, qui me sont revenus en tête en regardant ce film. Je vous invite fortement à voir ce long métrage qui parle de notre pays.
Note 9.5/10
© 2023 Le petit septième
En dehors de la piètre qualité du film et de sa direction, une chose est sûre, c’est qu’aucune personne désireuse d’en apprendre sur l’histoire du Québec devrait voir La maison du pêcheur. On y raconte certainement une histoire, mais il y a une grosse différence avec l’histoire. Parce que pour cacher l’histoire, dans le but d’excuser les gestes violents de terroristes (en 69 comment en 70), ce film est un exemple.
Pour en savoir plus sur la vraie histoire de La maison du pêcheur: http://doomshow.wordpress.com/2013/09/13/la-maison-du-menteur/
J’ai 15 ans et j’ai toujours été passionnée de notre magnifique histoire . C’est quelque chose qui me rend vraiment fière . De penser à tout ces gens qui se sont battu pour la survivance de notre peuple , à tout ceux qui ont donné leur vie pour. Et de voir qu’aujourd’hui nous résistons toujours malgré les obstacles que nous avons dû surmonter. Je trouve ça particulièrement triste qu’en cours d’histoire on ne voit pas le sujet en profondeur..Pourtant c’est l’un des évènement marquant de notre histoire ainsi que la cause des Patriotes de 1837-39. J’ai plutôt dû m’informer sur Internet pour en connaître d’avantage et j’ai pu y découvrir de magnifiques films comme ceux de Pierre Falardeau ; Octobre 70 et 15 février 1839. Des vrais chefs-d’oeuvres du cinéma Québecois. Je peux aujourd’hui dire que La maison du pêcheur en fait aussi partit ! Vraiment très beau film. Ce que je trouve également triste, c’est que les jeunes d’aujourd’hui ne s’interessent pas beaucoup à notre passé . Quand j’aborde le sujet avec mes amies , soit on me trouve un peu folle ou soit elles ne savent aucunement de quoi je parle. Comment va-t-on pouvoir évoluer dans une société Québecoise qui ne se souvient plus ?
C’est un passé qui devrait laissé en nous une blessure , une marque mais aussi de la fierté.
Un passé qu’on doit garder en mémoire, qu’on doit conserver.