Présentement, la grande question qui chicotte le Québec consiste à se demander comment intégrer les immigrants. La question de la « Charte des valeurs québécoises » soulève les passions. Je n’ai pas l’intention de prendre position ici. Mais je crois que la question des nouveaux arrivants n’est pas nouvelle chez nous. D’ailleurs, sans ces centaines de personnes qui viennent vivre avec nous, le Québec se dépeuplerait tranquillement, jusqu’à l’extinction.
Je n’ai pas la prétention de régler la question dans ce petit texte. Par contre, je vais vous suggérer des films qui apportent un point de vue sur cette question. Voici quatre films traitant de l’immigration dans « La belle province » et un traitant de tolérance envers les différences.
– Clandestins (1997) de Denis Chouinard : Par l’entremise d’un contrebandier, un groupe d’immigrés illégaux tente de quitter la France sur un cargo à destination du Canada. Ils parviennent à se cacher dans un conteneur au fond d’une cale. Deux hommes, deux femmes et deux enfants, étrangers les uns aux autres, sont confinés dans un espace de 25 mètres carrés.
– Rupture (1998) de Najwa Tlili : Documentaire donnant la parole à deux immigrantes d’origine arabe, qui ont été violentées par leur mari et qui ont décidé de raconter leur histoire. Le film propose une réflexion sur le processus d’intégration à de nouvelles valeurs sociales, notamment le droit des femmes à l’égalité.
– L’Ange de goudron (2001) de Denis Chouinard : Ahmed Kasmi et sa famille ont quitté l’Algérie il y a trois ans. Établis à Montréal, les Kasmi ne sont plus qu’à quelques semaines d’obtenir l’objet de toutes leurs convoitises : la citoyenneté canadienne. Essayant un costume neuf et répétant les paroles de l’hymne canadien, Ahmed prépare minutieusement la cérémonie qui fera de lui le citoyen du pays de ses rêves. Mais le fils aîné, Hafid, 19 ans, vient brouiller les cartes en s’impliquant dans un groupe d’activistes. Le monde de certitude et d’espoir d’Ahmed s’écroule. Le père va tenter de sauver son fils et leurs chances d’obtenir les papiers canadiens en se lançant à la recherche de Hafid dans les dédales enneigés de Montréal. Cette démarche désespérée le poussera à faire une immersion forcée dans sa société d’accueil et aussi à découvrir la vraie nature de son fils et de ses amis impliqués dans le groupuscule d’activistes : le CRISCO…
– L’auberge espagnole (2002) de Cédric Klapisch : A 25 ans, Xavier est sur le point d’entrer dans la vie active. Une relation au Ministère des Finances lui promet de lui obtenir une place s’il maîtrise parfaitement l’espagnol. Pour compléter son CV, l’étudiant part donc à Barcelone grâce au programme universitaire européen Erasmus. Laissant derrière lui sa mère et sa petite amie Martine avec qui il vit depuis quatre ans, il part avec le cafard. Mais sur place, il se fait très vite de nombreux amis. Tout d’abord, un couple de jeunes mariés français, Jean-Michel et Anne-Sophie, fraîchement débarqués. Dans son cours, il repère Isabelle, jeune Wallone au franc parlé, qui s’avère être lesbienne. Il trouve enfin l’appartement de ses rêves qu’il partage avec une bande de colocataires de toutes origines, Wendy, Alessandro, Barnabi, Lars et sa copine Soledad.
– Le Plan (2011) d’Isabelle Longtin : Long métrage documentaire sur les habitations Jeanne-Mance. La réalisatrice s’est introduite dans le plus grand HLM du Québec et elle en est revenu avec le présent film. Un long métrage qui dévoile une réalité multiethnique complexe, faite de destins individuels touchants et de mouvements de solidarité. Au prise avec les tensions de l’immigration et avec les questions de l’intégration culturelle, les habitants du Plan semblent fiers de la bonne entente qui règne entre eux.
Peut-être que ces visionnements vous permettront de confirmer vos croyances par rapport à l’immigration, peut-être vous amèneront-ils à les changer. Mais, une chose est sûre, ils ne vous laisseront pas de glace.
* Les résumés sont ceux fournis par les compagnies de production.
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