L’Homme qui rit (2012), nouvelle adaptation d’une œuvre de Victor Hugo, arrive sur nos écrans, après avoir reçu une nomination à la Mostra de Venise. Abandonné par les bandits qui lui ont mutilé le visage après l’avoir enlevé, Gwynplaine, 10 ans, se retrouve en Grande-Bretagne, seul. Sur sa route pour trouver un abri, il ramasse une jeune fille aveugle. Les deux enfants se retrouvent finalement chez Ursus, un apothicaire/poète, qui les accueille dans sa carriole. Quelques années plus tard, Gwynplaine (Marc-André Grondin), Dea (Christa Théret) et Ursus (Gérard Depardieu) s’installent à Londres, dans le but de jouer dans les quartiers forains et de faire plus d’argent. Un soir lors d’une représentation, une duchesse vient voir le spectacle et s’éprend du jeune homme. C’est alors que Gwynplaine se verra éloigné de sa « famille » et amené à la cour.
Réalisé par Jean-Pierre Améris, L’homme qui rit est (enfin) une adaptation qui vaut le détour. Il est plutôt rare de trouver un film, tiré d’un roman, qui respecte suffisamment l’œuvre originale pour valoir la peine d’être vu. Améris réussit à conserver le côté politique de l’œuvre tout en créant un bon divertissement. Nous avons donc affaire à un film grand public, avec un petit quelque chose de plus.
Comme tout film adapté d’un roman (plus de 800 pages dans le cas présent), il y a quelques points faibles. En fait, la première question qui me vient à l’esprit est : pourquoi faire un film si court (94 minutes) pour adapter une œuvre de plus de 800 pages? Plusieurs scènes ont été coupées et d’autres ajoutées. Je crois qu’il aurait été plus opportun de ne pas ajouter ces scènes et de conserver les parties qui ont été enlevées. Autre petit bémol, le choix de Marc-André Grondin. Il est très bon, mais il est peut-être trop beau pour un personnage qui est censé être hideux. Mais ça, c’est un problème récurrent au cinéma. On n’accepte pas d’avoir un laideron pour jouer un rôle principal. Dernier point négatif, la tempête du début. Ayant vu plusieurs tempêtes de neige dans ma vie (je vis au Québec!!), je peux dire avec certitude que celle du film n’a pas l’air très vrai.
Mais, comme je vous disais que c’était réussi, il doit y avoir de bons points non? Hey bien oui! Le réalisateur réussit à incorporer plusieurs scènes du livre en les mettant dans les saynètes jouées par Ursus et sa « famille ». De cette façon, Améris réussit à ne pas abandonner trop de parties du livre. Il y a aussi les maquillages, les décors et les costumes qui sont sublimes. D’ailleurs, la bouche de l’Homme qui rit est superbe et très réaliste. Le garçon qui joue Gwynplaine jeune a une ressemblance certaine avec M.-A. Grondin. Bon choix. Et, les acteurs sont tout simplement parfaits. Je sais que Depardieu est un homme exécrable, mais il faut admettre qu’il est un acteur de grand talent et il dégage une belle émotion.
Disons que si on compare avec l’adaptation des Misérables en 2012 (voir la critique de décembre), on a droit à un grand film. Par contre, je n’irais pas jusque-là. L’Homme qui rit est un film visuellement beau, avec des acteurs qui offrent de bonnes performances. Ce film vous fera passer une très belle soirée.
Note : 7/10
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