Au pays de la muraille enneigée – Les racines

Personne n’est, tout est devenir.
Manuel Antonio Garreton, sociologue

Affiche du documentaire Au pays de la muraille enneigéeAu pays de la muraille enneigée nous amène sur les routes du Chili d’aujourd’hui, mais aussi sur celles de la mémoire. Marilú Mallet vit au Québec depuis maintenant quarante ans. Elle retourne dans le pays de son enfance afin d’enquêter sur ce lieu qu’elle ne connaît plus vraiment. Au fil d’entrevues, de séquences de voyage et de documents d’archives, on trace un portrait à la fois historique, politique et sociologique du Chili, tout en gardant un point de vue très personnel.

Le documentaire de cette cinéaste québécoise d’origine chilienne nous fait réfléchir à la question de l’identité, à la complexité du sentiment didentité. Mallet s’intéresse aux rivières souterraines de chacun, comme elle le confie dans son film dont elle assure la narration.

Elle y pose des questions essentielles, existentielles : Qu’est-ce qui constitue notre identité? Comment sommes-nous influencés par l’endroit où nous vivons? Qui serions-nous si nous avions grandi ailleurs?

La réalisatrice de Au pays de la muraille enneigée Marilú Mallet
Marilú Mallet

Marilú Mallet a dû quitter le Chili en 1973 lors du coup d’État de Pinochet. Sa vie en a été changée à jamais. Au pays de la muraille enneigée lui permet d’apprivoiser ses souvenirs, tout en faisant état de la situation actuelle de son pays d’origine. Elle part à la rencontre de qui elle était, mais également de « gens qui vivent dans une autre temporalité ».

D’une rencontre à une autre, d’un paysage à un autre

Les gens interviewés sont issus de milieux variés et vivent des réalités très différentes. On rencontre notamment une agricultrice de Chiu Chiu qui cultive des carottes, une artisane de Toconao qui fait du tissage, une architecte ayant une entreprise de construction à Santiago, un étudiant détenant une licence en journaliste, pour n’en nommer que quelques-uns. Les portraits sont ainsi très diversifiés, ce qui reflète bien la multitude des opinions de nos sociétés actuelles.

Le film présente des plans concrets. Je pense ici notamment aux plans d’interview. La réalité exposée est parfois terre à terre si l’on parle à un professionnel qui fait état des conditions d’emploi, parfois encore très artistique, comme lorsqu’on est témoin des réalisations d’une sculptrice. D’autres plans présentent le passé, par des images d’archives, quelques-unes étant même issues danciens films de Mallet. Un glacier au Chili, plan dans Au pays de la muraille enneigéeD’autres plans encore sont très poétiques, montrant une nature grandiose et très diversifiée. Désert, mer agitée et glaciers sont autant d’éléments qui caractérisent les paysages chiliens.

C’est en questionnant son histoire personnelle que la réalisatrice découvre, redécouvre et imagine l’histoire chilienne. Elle raconte l’histoire de héros anonymes qui font partie de son histoire personnelle. Elle revient sur la vie de son père, de sa grand-mère, de ses tantes et cousins. Qu’est-ce qui nous définit? Est-ce notre famille? Les lieux où nous vivons? La culture dans laquelle nous évoluons? Probablement un peu de tout cela…

Au pays de la muraille enneigée prend des airs de road-movie dans lequel on parcourt le Chili, cherchant à recueillir ici et là des parcelles d’identité…

Vivez avec la réalisatrice ce voyage rempli de souvenirs, de gratitude et d’émotions.

Note : 8/10

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