Un auteur se questionne sur une aventure invraisemblable qu’il aurait vécu à Londres. Surpris par la pluie il se réfugie dans un pub et y fera une étrange rencontre impromptue avec une Lady. Une rencontre… qui changera sa vie. Mais les événements mystérieux, dont il sera le témoin muet et qui lui seront relatés, le laissent perplexe. L’histoire qu’on lui confie est presque impossible à croire. Et pourtant. Cette singulière rencontre le mène à une introspection toute personnelle qui changera ses perceptions.
Le court-métrage narratif Acarus Dumdell ou la théorie de la fiction du réalisateur et écrivain québécois Alessandro Cassa sera projeté en sélection officielle dans le cadre de deux festivals : Barcelona Planet Film Festival (Espagne) et Move Me Productions Belgium – Short Film Festival (Belgique). Et d’autres s’ajouteront certainement. Nous avons ainsi eu la chance de le voir avant sa mise en marché officielle.
Le film présente en fait une succession de vidéos et de photos de plusieurs créateurs : « Ce sont des cinéastes de plus de 5 pays qui ont contribué! Et grâce à leur collaboration, le court-métrage est né. Ce film est pour moi une parfaite illustration – bien que très personnelle – de ce que j’ai vécu à Londres : mais je le perçois également comme une mosaïque internationale », confiait le réalisateur.
Toutes les images sont en noir et blanc. Plusieurs ralentis ou accélérés sont utilisés sur les différentes images, notamment sur de très beaux plans de pluie ou de la ville de Londres. La facture visuelle est vraiment magnifique.
L’ensemble est narré par le réalisateur qui raconte son histoire. Où se trace la limite entre la réalité et la fiction? Ces mots, prononcés au début du film, sont le cœur de la trame narrative. La musique et les bruits, bien choisis, ajoutent aussi au mystère de cet univers merveilleux.
Le film dévoilerait ainsi la source d’inspiration de l’écrivain pour sa série de romans jeunesse : Le professeur Acarus Dumdell et ses potions incongrues (tome 1) et Le professeur Acarus Dumdell et les chauves-souris de Sleeping stones (tome 2). Le tome 3, Le professeur Acarus Dumdell et la malédiction des druides, sortira d’ailleurs en 2016. J’ai lu les deux premiers romans, destinés à un public 9-13 ans, et je dois dire qu’ils sont très bons. Les aventures des deux personnages sont divertissantes et inventives, et les dessins de l’auteur qui parsèment les livres apportent beaucoup au récit.
Par le court-métrage, on accompagne l’auteur dans cet univers de druides et d’alchimistes. On se promène dans la campagne anglaise, vers le lieu où auraient vécu les jumeaux Dumdell, l’un étant alchimiste et l’autre, apothicaire de bonbons. On descend notamment dans le laboratoire d’Acarus, là où ses potions farfelues auraient vu le jour. Cette traversée se fait en douceur, nous permettant d’admirer les différents plans et de nous laisser imprégner du mystère de cette histoire.
Le scénario dormait dans les cartons du réalisateur depuis un moment déjà : « Le déclencheur a été de découvrir des images… des scènes vibrantes et touchantes, de différents artistes. […] Au fil de mes découvertes, cet assemblage construisait un tout qui ressemblait de plus en plus à l’introduction de ma série, et étrangement, à mon scénario. Encouragé par mon éditeur, Alice éditions, j’ai poursuivi mes recherches. Et le court-métrage s’est construit ainsi, tout doucement, image par image, comme la réalisation d’un collage narratif. »
La combinaison du film et des livres permet de découvrir sous différents angles, selon différentes visions artistiques, l’univers fascinant des frères Dumdell. « Un peu comme si [les] illustrations, dans le roman, prenaient place dans la réalité et prenaient vie », pour paraphraser Alessandro Cassa.
Acarus Dumdell ou la théorie de la fiction est un beau court-métrage qui fait appel à l’imagination des spectateurs et les pousse à s’ouvrir à un monde de tous les possibles.
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