« J’ai 127 ans, 2 mois et 22 jours, pour être exacte. »
La petite sorcière (Karoline Herfurth) a un gros problème : elle n’a que 127 ans, ce qui est beaucoup trop jeune pour danser à la grande fête des sorcières de Walpurgis. Quand elle essaie sans succès d’y entrer, sa punition est sévère : elle a un an pour apprendre les 7892 sorts du grand livre de magie. Le travail acharné n’est pas exactement son point fort et elle doit affronter la maléfique sorcière Rumpumpel (Suzanne von Borsody), qui fait tout son possible pour lui mettre des bâtons dans les roues. Secondée par son corbeau bavard, elle apprendra à ses dépens ce qu’est une bonne sorcière tout en mettant le monde entier à l’épreuve.
En adaptant le livre The Little Witch (La petite sorcière ‒ sous le même titre) d’Otfried Preußler, vendu à plus de 5 millions de copies à travers le monde et traduit dans 47 langues, Michael Schaerer offre un film familial sans saveur et à l’humour douteux.
Dès la toute première image, on se retrouve dans un univers fantastique, aux images fantastiques. Le long métrage se déroulant dans la forêt du début à la fin, l’accent a été mis sur les tonalités de verts et de brun-orangé. Le résultat est très réussi. On se sent immédiatement transporté dans un univers féérique.
Les objets étranges et les balais de bois sauront plaire aux enfants. Évidemment, la jeune sorcière étant belle et les autres étant très laides, on sait immédiatement où on se situe par rapport aux personnages. Malheureusement, la beauté de l’image et des paysages fantastiques ne sont pas en mesure de faire de ce ramassis de clichés et de gags faciles une réussite…
Je ne comprends pas comment, en 2019, on peut encore miser sur des jokes de pets pour distraire un public familial. Parmi les vieilles et méchantes sorcières, il y en a une qui ne fait que péter à chaque fois qu’elle a une réplique. Et, malheureusement, elle revient plus d’une fois. Sa superbe technique pour jeter des sorts? En pétant bien sûr… Évidemment, elle est grosse et a un air idiot estampé sur le visage.
Les autres personnages sont tout aussi clichés et pathétiques. Surtout le groupe de méchantes. On y trouve la très vieille chef du groupe, avec les joues trop fardées pour avoir l’air intelligent. Il y a son bras droit: une grosse et très laide sorcière qui considère qu’avoir des verrues est synonyme de beauté (et qui déteste la jeune sorcière, évidemment). Puis, on retrouve les jeunes et naïfs enfants. Un garçon et une fille, bien sûr, car il ne faudrait pas qu’un des deux genres ne puisse se sentir interpellé par le film. Comme vous vous en doutez, ils sont sans malice et seront les alliés de la jeune sorcière. Mais aussi la cause de ses troubles.
Oui, il s’agit d’un film familial. Et donc, on veut plaire aux enfants. Mais doit-on prendre les enfants pour des imbéciles? On peut faire un film familial sans pour autant le vider de tout contenu et de toute originalité. Ce n’est malheureusement pas le cas de La petite sorcière.
Quoi dire de plus sur ce film… Le principal allié de la jeune sorcière est un corbeau. Ça fait changement du chat noir. Mais, évidemment, les méchantes sorcières lui reprochent de ne pas avoir, comme animal de compagnie, un chat noir. Pffff…
La petite sorcière plaira-t-il aux enfants? Peut-être. Mais certainement pas à ceux qui on l’habitude de regarder de bons films. Personnellement, je pourrais vous suggérer plusieurs autres films à regarder en famille qui pourront plaire autant aux petits qu’aux parents. Passez votre chemin.
Note : 4/10
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