« Je me reposerai quand je serai mort »
Alain (Fabrice Luchini) est un homme d’affaires respecté et un orateur brillant. Il court après le temps. Dans sa vie, il n’y a aucune place pour les loisirs ou la famille. Un jour, il est victime d’un accident cérébral qui le stoppe dans sa course et entraîne chez lui de profonds troubles de la parole et de la mémoire. Sa rééducation est prise en charge par Jeanne (Leïla Bekhti), une jeune orthophoniste. À force de travail et de patience, Jeanne et Alain vont apprendre à se connaître et chacun, à sa manière, va enfin tenter de se reconstruire et prendre le temps de vivre.
Avec Un homme pressé, Hervé Mimran nous amène dans un film qui semble fait sur mesure pour donner un défi à Fabrice Luchini. L’amoureux des mots doit jouer un homme qui se retrouve pris sous le poids des mots.
En regardant Un homme pressé, il serait facile de croire qu’il a été écrit pour Fabrice Luchini, lui un amoureux des mots incarnant un grand communicateur qui perd la maîtrise du langage… Et pourtant, non.
Mais que le film soit écrit pour lui ou non, c’est jubilatoire de le voir dans ce genre de rôle. Voir – et entendre – Luchini jouer avec les mots et leur(s) sens de cette façon vaut le visionnement. Mélanger les syllabes et les mots de la sorte est très certainement un exercice d’une grande difficulté. Et l’acteur y parvient à merveille.
Heureusement que les acteurs sont superbes, car l’histoire et son style suivent le schéma du film de genre à la lettre. Et c’est dommage, car le sujet (et surtout le talent des protagonistes) aurait mérité plus qu’une histoire aussi prévisible.
Heureusement que le film de genre français n’est pas aussi bébête que le film de genre hollywoodien. Ça nous permet d’avoir un film qui est tout de même très appréciable. D’autant plus que nous devons parfois faire preuve d’imagination afin de réussir à bien comprendre ce qu’Alain veut dire.
Il y a tout de même une réussite importante dans Un homme pressé : on évite le piège de la romance entre les personnages de Fabrice Luchini et de Leïla Bekhti… Oui une histoire d’amour aurait été ridicule entre ces deux personnages. Mais ça n’aurait pas été la première fois qu’on aurait vu une histoire d’amour totalement stupide. Le premier exemple qui me vient en tête est Pretty Woman. En termes de ridicule, c’est dur à battre.
Non, l’homme riche et imbu ne terminera pas avec la gentille orthophoniste qui pourrait presque être sa fille. Désolé de vendre le punch. Mais, honnêtement, c’est là un des bons coups.
Pour ne pas que le film soit trop lourd, le réalisateur a choisi de garder un ton très léger. Ce n’est pas une mauvaise idée en soi. Mais en ajoutant l’histoire d’adoption de Jeanne à cette histoire d’AVC et de trouble du langage, le ton est peut-être un peu trop léger. Le film aurait peut-être gagné à s’éparpiller un peu moins. Surtout si l’on ajoute à cela les scènes dans lesquelles Jeanne se fait courtiser par un des infirmiers.
Mais, somme toute, Un homme pressé est divertissant et agréable sans pour autant tomber dans la facilité évidente. Un joli feel good movie qui arrive juste à temps pour les Fêtes.
Note : 7.5/10
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