Le nouveau Almodovar arrivant bientôt sur nos écrans, nous avons cru bon de revisiter deux de ses œuvres passées. Carne tremula (1997) raconte l’histoire de Victor, qui recherche Elena, avec qui il a eu son premier rapport sexuel. Après qu’elle l’ait rejeté, il réussira à trouver son appartement. Il va lui rendre visite, mais alors qu’elle tentera de le faire partir, deux policiers (David et Sancho), attirés par l’agitation de la rencontre, arrivent dans l’appartement, et un coup de feu part. David, un des policiers en restera paralysé, mais se mariera avec Elena, et Victor sera arrêté. La jeune femme deviendra l’obsession de Victor. En sortant de prison, ce dernier décidera de se venger d’elle. Carne tremula (En chair et en os ou Live Flesh) est un film noir avec une intrigue serrée qui se noue entre ces personnages.
Le film commence en 1970, dans un Madrid mal en point. Nous assistons à la naissance de Victor avant d’être projetés 20 ans plus tard, au moment où Victor rencontrera Elena. Cette ellipse servira à montrer l’évolution de la ville, qui passera d’une ville croulant sous la criminalité à une ville beaucoup plus sécuritaire. Petit fait intéressant : c’est Penelope Cruz qui joue le rôle de la mère de Victor. Il s’agit de son premier rôle avec Pedro Almodovar. Elle jouera, par la suite, dans quatre autres de ces œuvres (dont Les Amants passagers qui sortira plus tard en juillet).
L’intrigue est plutôt lente à commencer, car le réalisateur prend beaucoup de temps pour placer ses personnages. Il utilisera, d’ailleurs, trois ellipses de temps (une de 20 ans, une de 4 ans et une autre encore de 2 ans) avant d’arriver dans l’histoire principale.
Loin du style qu’Almodovar développera avec ses films suivants, Carne tremula offre un style glauque, avec une trame plus traditionnelle (presqu’un film de genre). Il n’était pas encore à son plein potentiel, bien qu’on voit qu’il en est proche. Un plan particulièrement beau est le ralenti qu’il nous offre lors de la prise d’otage. Un plan superbe qui montre le tragique du moment. L’enchevêtrement qui unira tous les personnages est aussi très bien ficelé. C’est, par contre, dans l’histoire de base que le film est moins accrocheur. C’est trop proche du simple film policier. Il faudra attendre son film suivant (Todo sobre mi madre, 1999) pour voir tout ce dont il est capable. Mais, déjà, il utilise beaucoup l’idée du hasard, qui restera un thème présent dans ses œuvres suivantes.
Le film aborde, de façon très réussie, les thèmes de la naïveté, et de l’obsession d’un jeune homme envers l’amour et la femme de ses désirs. Victor est ce genre de garçon qui n’a pas eu de chance dans la vie et qui n’a connu qu’une seule femme avant de se retrouver en prison. Il est donc convaincu qu’elle est la seule qui vaille la peine. Et, comme elle lui a dit qu’il était mauvais au lit, il en fait une fixation. Il trouvera donc une femme pour lui apprendre à devenir le meilleur amant au monde. La sexualité, autre thème récurent de l’œuvre d’Almodovar, est traitée avec légèreté, malgré la lourdeur du film. D’ailleurs, en regardant cette œuvre, on a l’impression que la fidélité est impossible en ce bas monde.
En conclusion, Carne tremula (qui est disponible sur Illico en version française et anglaise) est un film noir sur trois triangles amoureux, menés par la naïveté, la jalousie et la tromperie. Un film qui par moments vous fera rire et qui vous en donnera pour votre argent.
Note : 7.5/10
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Et les particuliers qui ont un poids lourd, les gens qui vivent en PL aussi ! Faut les détruire ces bornes ! On vous pompe une fois de plus et personnes ne réagit !? Arrêtez de faire les moutons et vous faire emmener à l’abattoir sans broncher !