À Los Angeles, Rebecca, Marc, Nicki, Chloe et Sam, fascinés par le vedettariat hollywoodien et l’univers des marques recherchent, par Internet, l’agenda des célébrités et leur adresse pour cambrioler leurs résidences lorsqu’ils n’y sont pas. Ils voleront pour plus de 3 millions de dollars d’objets de luxe : bijoux, vêtements, chaussures, etc. Parmi leurs victimes, on trouve Paris Hilton, Orlando Bloom et Rachel Bilson. Les médias ont surnommé ce gang, le « Bling Ring ».
Basé sur un fait divers rapporté par Vanity Fair, The Bling Ring, de Sofia Coppola est avant tout une critique de l’abus du vedettariat hollywoodien. D’ailleurs, ce film est différent du reste de l’œuvre de Coppola. Habituellement, ses longs métrages sont beaucoup plus lents. Celui-ci bouge beaucoup. La musique est aussi beaucoup plus criarde. Pendant les 15 premières minutes, j’avais l’impression d’être devant un film de Larry Clark. La façon dont les jeunes y étaient présentés et le style de musique utilisé étaient dignes d’un de ses films de réalisme social.
The Bling Ring nous amène dans une triste réalité : celle des jeunes superficiels qui recherchent une vie facile dans laquelle réfléchir devient une corvée. Sauf si c’est pour suivre une célébrité. Ces jeunes, comme trop d’autres sont en quête de cette triste célébrité. Ils vénèrent ces stars à qui ils veulent ressembler, comme bien des gens le font aussi. Mais comme on le voit dans une scène où la mère de Nicki discute avec ses filles, les jeunes ne veulent pas ressembler à Angelina Jolie pour les choses qu’elle a accomplies dans les pays pauvres, mais pour son « killer body » et son mari sexy.
Dans son film, Coppola traite aussi de l’image de ces stars. Elle montre l’abus dans le mode de vie et dans l’acquisition de biens matériels. C’est long avant qu’une de ces vedettes réalise qu’elle s’est fait cambrioler, car elles ont toutes tellement de possessions que même si on leur subtilise pour plus de 50 000 $ de matériel en une soirée, ça ne se voit pas. Pendant que je parle d’image, je ne peux passer à côté du côté narcissique des personnages du film. Je me dois aussi de le comparer à ce même penchant qu’ont certaines de ces vedettes. Ces personnes aiment tellement être prises en photo et se regarder que ça donne des images vraiment pathétiques et stupides. On peut voir quelques exemples dans le film. Entre autres, la maison de Paris Hilton est remplie d’image de… Paris Hilton. Elle a des coussins et des cadres à son effigie partout dans la maison. C’est d’ailleurs cette tendance narcissique qui causera des problèmes aux jeunes voleurs. Disons que l’utilisation de Facebook n’est pas toujours la meilleure façon d’être discret.
Fait amusant, après les arrestations, certains des jeunes sont eux-mêmes devenus des vedettes et Facebook y a contribué. Les demandes d’amis n’en finissaient plus et des pages de fans ont été créées en leur honneur. The Bling Ring pose ainsi la question suivante : est-ce que cette recherche de célébrité n’aurait pas un effet pervers? Il ne devrait pas être normal que des voleurs soient plus admirés que des gens posant de bonnes actions.
Fait intéressant, dans The Bling Ring, Coppola, contrairement à ses habitudes, ne fait pas appel à une vedette établie. Le plus gros nom est Emma Watson. Je me demande, d’ailleurs, si elle n’a pas saisi l’opportunité de jouer dans ce film pour changer son image de gentille petite Hermione. Si tel est le cas, c’est tout à fait réussi. Les vraies vedettes de ce film sont les grandes marques (Channel, Louboutins, Victoria’s secret, etc.) très présentes dans cette œuvre. The Bling Ring est effectivement rempli de « bling ».
Pour ceux qui voudraient approfondir le sujet, je vous invite à lire l’article du Vanity Fair relatant cette histoire. Mais, malgré le geste et le vedettariat que ça a valu à ses jeunes, The Bling Ring reste un très bon film qui sera apprécié autant par les amateurs de cinéma d’auteurs que par des amateurs de cinéma plus hollywoodien.
Note : 8/10
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