La negrada – Iniquité

« Tant que je fais mes devoirs ici, tu n’as rien à dire! »

La negrada - afficheParmi les Noirs de la Costa Chica à Oaxaca, il est socialement admis qu’un homme vive avec plus d’une femme. Juana et Magdalena partagent l’amour de Neri, mais elles savent toutes les deux que cette situation leur fait mal. Juana devra mourir si elle veut montrer à Magdalena une nouvelle voie à suivre.

Premier long métrage mexicain sur la communauté afro-mexicaine, La negrada, écrit et réalisé par Jorge Pérez Solano, est le premier film entièrement composé d’une de ces communautés noires, avec des gens locaux, et des acteurs non professionnels. Une opportunité de leur donner une voix et les rendre visibles.

Une valeur politique et sociale

La negrada - Une valeur politique et sociale
Juana et la fille de Neri

Au Mexique, la communauté afro (environ 1 million de personnes) représente 1 % de la population totale. Ils n’ont jamais été reconnus comme un groupe ethnique, nation ou culture, souffrant de discrimination.

C’est là ce qui ressort du film. En fait, c’est ce qui ressort du générique de film, là où on nous l’explique avec des intertitres.

Sinon, une seule scène permet de voir que les afrodescendants du Mexique sont victimes de discrimination. Mais pas juste de discrimination, car on peut même parler de discrimination étatique alors qu’ils sont spécifiquement visés par les autorités douanières. Par contre, je ne comprends pas pourquoi la discrimination, le racisme et toutes les injustices que ces personnes subissent ne sont pas visibles dans le film.

Une histoire sans intérêt

La negrada - une histoire sans intérêt
Neri

La negrada, c’est surtout un film sans histoire. Le scénario laisse vraiment à désirer. Outre le fait que Neri est un écœurant qui ne s’occupe ni de ses femmes, ni de ses enfants et qui semble passer plus de temps à draguer les femmes qu’à travailler, on n’apprend pas grand-chose ici.

Il ne se passe rien dans La negrada. Un film sur ma vie serait probablement aussi passionnant à regarder. C’est dommage, car le sujet est bon et surtout important. Je crois que la communauté noire du Mexique mériterait un film plus vivant, plus touchant. On regarde ces gens agir (en fait, agir peu) dans ces quartiers pauvres et on ne les trouve pas très attachants. Il aurait probablement fallu faire en sorte qu’une intrigue nous donne envie de nous questionner sur la situation déplorable de ces gens. Heureusement que le sujet est important et que, à la fin, on nous donne des chiffres. C’est un peu ce qui sauve la barque d’un naufrage.

Mais encore…

La negrada - Mais encore
Magdalena

Malheureusement, La negrada n’a que peu de valeur cinématographique. Et encore plus malheureux, ce long métrage n’aidera aucunement à sensibiliser les gens au sort des afrodescendants du Mexique.

Au moins, le film aura toujours la chance d’être le premier à avoir osé parler de cette désolante situation. Et en donnant l’opportunité à des acteurs non professionnels de jouer dans son film, le réalisateur aura, au moins, permis à ces gens de faire eux-mêmes valoir leur existence. Avec un peu de chance, d’autres cinéastes s’y mettront.

Note : 5.5/10

La negrada est présenté au Festival du Film Black de Montréal le 28 septembre 2018.

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