« Never had a sane man do something so… beautiful. So pointless, and elegant. »
[Jamais un homme sensé n’aurait fait quelque chose de si… beau. Si vain, et élégant.]
Pikelet (Samson Coulter) et Loonie (Ben Spence) sont deux jeunes adolescents grandissant dans une idyllique région isolée de la côte ouest australienne. Assoiffés de nouvelles aventures, le duo développera une amitié improbable avec Sando (Simon Baker), un vieil aventurier féru de surf qui marquera profondément et à jamais la vie des deux garçons au travers de son enseignement à mesurer le risque.
Basé sur le roman à succès international de Tim Winton, Breath, le premier film de Simon Baker nous amène à la rencontre de deux adolescents qui découvriront qui ils sont en côtoyant un homme plus âgé qui a la même passion qu’eux : le surf. C’est aussi un questionnement sur ce que peuvent s’apporter les gens de différentes générations lorsqu’ils prennent le temps de se connaître.
Le film de Baker nous transporte dans l’Australie de l’ouest des années 70. Que l’on pense aux types de maisons ou encore aux planches de surf utilisées à l’époque, rien n’a été laissé de côté. D’ailleurs, Ben Spence (l’interprète de Loonie) a été frappé par les différences entre les planches du film et celles qu’il utilise actuellement : « The surfboards were different in a lot of ways, they had a single fin, they hadn’t discovered the thruster, and they were a lot thicker and longer. They were very different to ride in the film, harder to turn and harder to speed on. » [Les planches de surf étaient très différentes à plusieurs égards, elles n’avaient qu’un seul aileron, on n’avait pas découvert le propulseur et elles étaient beaucoup plus épaisses et plus longues. Les planches étaient très différentes à monter dans le film; plus difficiles à faire tourner et plus difficiles à faire accélérer.]
Mais, pour moi qui ne pratique pas le surf et qui ne connais pas bien l’Australie, ce sont les vélos qui m’ont frappé par leur look. Des vélos à long guidon très typiques de l’époque. De plus, l’image a été traitée afin de donner une touche plus « années 70 ». Et c’est très réussi.
Au début, les garçons sont liés par la bicyclette et des cascades audacieuses (en vélo), mais leurs rêves commencent à se concentrer sur l’océan. Pikelet ne peut que le regarder avec envie de la chaloupe de son père alors qu’ils pêchent sur la rivière adjacente à la mer, le voyage à travers la barre de sable vers la mer ouverte lui est interdite par ses parents. Pour Loonie, ses actes sont, comme toujours, guidés par son besoin de se mettre en danger.
À mesure que les garçons se rapprochent de leur rêve de liberté et de surf, leur relation se modifiera. Tout comme la relation avec leur mentor, Sando. Grâce à la présence de la mer et des planches, Breath offre de magnifiques images et du rêve.
Le paysage façonne les personnages – leur comportement et leurs aspirations sont fortement influencés par le caractère de l’environnement. L’océan étant à la fois doux et violent, imprévisible et puissant, tout comme le sont les adolescents qui découvrent le monde à leur façon.
On pourrait dire que Pikelet et Loonie sont les deux faces du désert d’eau, alors que Sando serait plutôt « le tout », l’union des deux personnages.
Les parents de Pikelet sont solides et fiables – le jeune homme est un enfant unique, une âme réfléchie et la maison Pikelet est un sanctuaire chaleureux, mais légèrement monotone. Loonie est extrêmement compétitif et fragile, et vit de sa fougue. Son père est un homme violent et la vie de Loonie n’offre ni tendresse ni protection.
Affamés de découvertes, ils développent une amitié improbable avec Sando, un mystérieux surfeur et aventurier qui pousse les garçons à prendre des risques qui auront un impact durable sur leur vie. Tout au long du film, la relation entre les trois hommes (et Eva, la femme de Sando) évoluera d’une façon floue. D’emblée, on se demande pourquoi deux ados de 13 et 14 ans en viennent à se tenir avec un homme dans la quarantaine. En fait, c’est plutôt ce qui motive Sando qui nous intrigue. Surtout qu’Eva ne semble pas beaucoup apprécier la présence des deux jeunes qui sont toujours rendus chez eux. Point de rencontre avant de se rendre à l’eau.
À mesure que Pikelet et Loonie se rapprochent de Sando, ils devront décider qui ils veulent devenir. Le spectre de l’arrivée de l’âge adulte les amènera à de difficiles décisions qui laisseront leurs traces.
Breath est un drame authentique basé sur le passage à l’âge adulte dans une région côtière australienne des années 70. Un film qui a été réalisé avec, en tête, l’idée de surtout ne pas faire un film hollywoodien : « One of the things that we talked about from the beginning with Breath is that this be made as Australian as possible. » Et ça, malgré une histoire prévisible, c’est plutôt réussi!
Note : 7/10
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© 2023 Le petit septième
Veuillez noter que la sortie du film a été remise à une date ultérieure.
Quand la sortie du film en France ?
Il est déjà sorti. Vous devrez peut-être attendre la sortie en location…