« J’adore regarder des courts métrages »
‒ Moi 😉
L’an passé, j’ai découvert le festival Longue vue sur le court. Il en était à sa troisième édition. Alors, lorsqu’on m’a demandé si j’avais envie de renouveler l’expérience (celle de critiquer les films qui y sont présentés), j’ai sauté sur l’occasion. Et c’est donc au nom du Petit Septième que j’ai accepté sans hésiter.
Évidemment, je voulais partager mon plaisir. J’ai donc invité mes collaborateurs à participer. Me voilà donc en train de vous présenter – après Andrea et Denis – mon texte sur 7 films présentés au festival.
Alors, pardonnez-moi le jeu de mots poche du titre (« courts » à la place de « tour »…). Et accompagnez-moi à travers ce petit tour du monde cinématographique.
[Finlande, 2017, 12:01]
Un fermier tranquille et son fils partent en voyage afin de se rendre à la pharmacie après que l’adolescent a un petit accident avec sa petite amie.
Un petit film vraiment sympathique qui met en scène les risques du sexe. Et aussi les plaisirs… J’ai vraiment adoré ce court métrage que l’on pourrait catégoriser de comédie dramatique.
Qu’arrive-t-il lorsqu’un père et son fils se retrouvent dans l’obligation de parler de sexualité? On commence par dire qu’on a besoin de magnésium pour Mari (la petite amie), car elle a des crampes. Puis lorsque nos deux hommes arrivent devant une porte de pharmacie fermée, l’ado doit faire face à la question fatidique : « Et maintenant qu’on n’a pas de magnésium, il arrive quoi? » Et la réponse qui tue : « Il arrive la même chose qui est arrivée à toi et à maman. »
Et ça se complique… Peut-être pas un chef-d’œuvre, mais un petit bijou de comédie.
[Grèce, 2017, 13:43]
C’est l’histoire de Copa-Loca, une station estivale grecque abandonnée. Paulina est le cœur de Copa-Loca. Tout le monde s’occupe d’elle et elle se soucie de tout le monde – par tous les moyens possibles.
Vous savez cette fille que tous les hommes connaissent en profondeur… Et certaines femmes aussi… Non? Et bien c’est Paulina. Copa-Loca est ce genre de film dont on ne sait pas trop quoi dire. Est-ce que j’ai aimé? Oui, totalement! Mais je ne saurais exactement dire pourquoi.
Mais une chose est sûre, Paulina est attachante. Ah oui, à Copa-Loca, il y a des bananes…
[Québec, 2017, 5:45]
@JennaReal, vloggeuse débutante, veut se démarquer sur les réseaux sociaux de par sa dynamique personnalité et son appréciation des voyages.
Incursion dans l’univers du vlog, mais surtout une petite critique du ridicule qu’on peut parfois voir dans ces vlogs. Parce que pour chaque bon vlog, il y a une centaine de personnes qui sont un peu (ou beaucoup) ridicules. Ici, la pauvre Jenna n’est pas aussi « successful » que le jeune Allemand qu’elle rencontre.
On pourrait aussi dire que ça montre l’arrière-scène de ces Youtubeurs qui semblent tout réussir de façon spontanée.
[Macao, 2016, 21:47]
Un jour, la mère de Choi, qui est atteinte de démence avancée, est portée disparue. Il a demandé autour de lui si quelqu’un l’avait vue, mais en vain. Il a ensuite mis une publication vidéo sur Facebook. En une seule nuit, son message avait attiré l’attention de nombreux internautes. Afin de conserver sa popularité dans le monde en ligne, Choi a décidé de faire une courte vidéo de selfie – partageant tous les souvenirs de sa mère et leurs souffrances de la maladie. La vidéo est devenue virale et a lancé le « Crash Wall Challenge » dans le monde en ligne.
Crash est une critique de la superficialité des amitiés facebookiennes. Je dirais, en fait, un réel bijou. Plutôt que de montrer les interactions en ligne ou à travers un écran ou en superposition d’images, le réalisateur fait apparaitre les « amis » dans le monde réel de Choi. Mais le paroxysme se produit lorsque les gens décident de montrer leur support en lançant le « Crash Wall Challenge ». Une façon magnifique de remettre en perspective le réel effet des mouvements de masse sur les réseaux sociaux.
[Belgique, 2017, 5:34]
État d’alerte sa mère! c’est l’histoire de deux jeunes sans histoire qui veulent juste niquer tranquillement.
Vous savez comment on se sent lorsqu’on est d’origine maghrébine et qu’on vit en Belgique? C’est un peu ce que veut montrer ce court métrage. Évidemment, c’est une caricature. Et ce n’est surtout pas ce à quoi je m’attendais en commençant le visionnement. Mais de voir ces deux jeunes hommes se faire embarquer, tabasser et plus encore par les policiers, alors que l’un deux raconte son histoire sans jamais s’arrêter et sans même se défendre, c’est génial. Oui, le film est drôle. Mais il touche à une problématique qui sévit actuellement en Europe.
[France, 2017, 14:57]
Harold, jeune Français d’origine vietnamienne, apporte un fauteuil en cuir à son grand-père. Cependant, ce nouvel objet va les perturber plus qu’autre chose.
Ce n’est pas toujours facile de faire plaisir à une personne. Surtout lorsque cette personne est un vieil homme qui a fait la guerre du Vietnam, et qu’il a peur de ce que les autres peuvent s’imaginer à son sujet. Imaginez si les voisins pensent que vous avec de l’argent. Ça semble absurde, mais, dans la tête de ce vieil homme, c’est plus important que tout. Ou presque…
[Royaume-Uni, 2018, 7:44]
L’histoire se concentre sur Dr Morris et ses tentatives de plus en plus maladroites pour dissimuler une vérité douloureuse de sa femme.
Comment faire un très bon film avec peu? Un lieu, 2 acteurs et une voix. Oui, c’est de l’humour britannique. Eh oui, ils ont un accent terrible. Mais c’est tellement génial. Les réalisateurs réussissent à jouer sur les malentendus et, surtout, réussissent à nous surprendre. Mais pourquoi devons-nous mentir à ce point? À moins que la grande question soit plutôt : le travail est-il si important?
Un 8 minutes très bien investi. À voir!
Je vous souhaite, à toutes et tous, un beau festival Longue vue sur le court!
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